Blessure soignée [PV harsh]

Ils avaient courus, beaucoup. Courus pour arriver devant la porte d’un appartement de toute évidence. Le quartier Sud était plus tranquille par certains aspects au quartier Nord. En même temps, dans son quartier, elle avait le cimetière, la vieille usine et la falaise. Autant d’endroits que raffolaient les vampires pour leur apparente tranquillité, et elle ne cachait à personne que c’était pour cela qu’elle avait choisi son appartement là bas. Pour la facilité professionnelle. Par amour du danger aussi. Harsh fut légèrement surprise en voyant l’homme faire sauter sa serrure avec son arme. Façon comme une autre d’entrer chez soi. Elle préférait son vieux trousseau de clés. Passons.

Il lui proposa de s’installer sur un canapé, ce qu’elle ne fit pas. Préférant rester debout le temps d’attendre le retour de l’homme dans sa pièce unique, étant probablement allé chercher ses ustensiles pour soigner son bras blessé. Effectivement, comme convenu avant leur course à travers la forêt pour rejoindre le quartier Sud, il ramena une petite trousse contenant certains ustensiles très pratiques pour soigner plaies et autres bobos de Hunter.
Elle écouta ses paroles sans broncher, s’asseyant enfin et l’attrapant par le bras pour qu’il se mette debout en face d’elle. Elle lui répondit tout en lui prenant le sceau contenant l’eau qui servirait à le désinfecter des mains ainsi que les linges qui serviraient de bandages. Elle coinça entre ses dents deux épingles à nourrice et lui répondit tout en nettoyant la plaie de l’homme, consciencieusement, ayant au préalable enlevé sa chemise qui lui enserrait le bras, la jetant dans le sceau d’eau.

- Pas de mondanités avec moi Alex. Tu m’appelles Harsh ou « toi », mais épargne moi les « chère dame », ça fait bien longtemps que je n’appartiens plus à cette catégorie.

Elle commençait à entourer son bras des linges qu’il avait ramené, le goût de ferraille des épingles n’était pas le plus agréable mais elle n’y prêta pas attention. Elle le serra fortement en continuant sur sa lancée :

- Et puis, je n’aime pas être chérie par n’importe qui.

Elle n’eut aucun sourire, presque grave. Economisant ses paroles, elle n’était pas quelqu’un de bavard quand le jeu n’en valait pas la chandelle. Elle finit le bandage en fermant ce pansement de fortune avec les épingles à nourrice. Elle s’essuya le front, légèrement moite. Ils avaient courus très vite et malgré ses aptitudes de Hunter, cela l’avait légèrement fatiguée. Elle jugea Alex d’un regard et répondit enfin à sa deuxième question :

- De l’eau… De l’eau se serait bien.

Elle jeta un regard au sceau dont l’eau était salie par le sang du Hunter et dans lequel flottait maintenant sa chemise ensanglantée. Elle se demanda s’ils devraient descendre au puits chercher d’autre eau ou s’il en avait dans sa demeure. Elle craqua ses doigts et observa un peu la décoration sommaire de l’habitat de l’homme. Elle n’était pas sûre qu’ils aient les mêmes valeurs, les mêmes ambitions. A vrai dire, elle n’avait plus beaucoup de valeurs. Elle lança, complètement neutre.

- Alors, tu es Hunter pour la renommée ? Pour faire tomber les demoiselles à tes pieds. Pour qu’elles te supplient, larmoyantes « Aidez-moi, preux chevalier ? ». Tu sais que ta réputation te précède… On te dit véritable coureur de jupons.

Elle rejeta ses cheveux lui obstruant la vue d’un mouvement de tête dédaigneux.

- Et je ne suis aucunement ton alliée, je n’ai même pas envie d’être ton ennemie. Tu me laisses neutre.

Elle soupira, lasse. Sentant une grande fatigue l’envahir et eut une forte envie de tabac. Elle avait besoin de s’échapper, elle étouffait.