{X} Anyone else but you {Nu Huo

Elle fit glisser de façon brusque l’archer de son violoncelle en entendant la voix de Nu Huo, en résulta un son peu mélodieux qui s’arrêta lorsqu’elle posa sa main sur les cordes de l’instrument. Elle avait presque oublié le son de sa voix et la réentendre ne la laissait pas impassible. Elle décida de se séparer de son archer qu’elle reposa sur sa table de nuit mais ne se tourna pas pour voir son interlocuteur. Elle restait obstinément devant son mur où elle venait de reposer son violoncelle. Juste quelques mots prononcés et elle sentait déjà l’effet de cet être si tentant sur sa peau. Elle frémissait malgré elle et cela l’agaça au plus haut point. Oui, elle était agacée par sa beauté inconcevable, par son air détaché, par ses paroles qui savaient la toucher à chaque fois. Elle attendait ces retrouvailles depuis le lpremier jour de leur séparation et elle était irritée par le fait qu’il ait choisi ce moment pour se montrer. En temps normal, elle aurait souri des sous-entendus de Nu Huo, aurait répliqué sournoisement, elle aurait été impatiente de pouvoir de nouveau toucher sa peau, emprisonner son visage dans ses mains, sentir son odeur particulière. Là, elle était dans un état de colère froide qu'il n'avait fait qu'accentuer de telle façon qu’elle n’arrivait pas à ressentir le moindre désir pour « son » vampire. Juste une colère injustifiée qui ne tarderait pas à se manifester.

- Qui te dit que j’ai envie de m’afficher à ton bras ? N’était-ce pas toi qui m’avais dit que tu n’arriverais pas à te montrer à mes côtés ? Pourtant cela ne te gêne visiblement pas de le faire avec d’autres…

Elle se retourna, toujours assise sur son lit et se rendit compte qu’il avait parfaitement raison. Elle était jalouse. Jalouse de savoir que d’autres avaient eu le privilège de voir Nu Huo durant ce mois alors qu’il ne s’était pas manifesté à ses côtés. Elle lui en voulut encore plus d’être aussi lucide et de lui faire savoir ce petit détail avec autant d’amusement. Elle ne trouvait pas cela drôle. Elle eut une forte envie de le tuer lorsqu’elle croisa son regard presque tendre, il savait très bien que sa résistance à sa personne était proche du zéro absolu.

Elle se leva et fit le tour de son lit pour le rejoindre et lui lança, très affectée :

- Ne me regarde pas comme ça. Tu crois qu’il suffit que tu viennes à l’improviste pour que je me plie à chacun de tes caprices ? Je n’ai eu aucune nouvelle. Est-ce que tu sais seulement tout ce que j’ai pu imaginer en un mois ?

Elle eut un mouvement de bras pour manifester son mécontentement et continua :

- Bien sûr que tu le sais avec ton stupide don de télépathie, je ne sais même pas pourquoi je m’évertue à te faire part de tout cela alors que tu peux tout savoir…

Elle se recula, évitant ainsi qu’il ne la touche et s’assit de nouveau sur son lit, croisant les bras et tournant la tête pour éviter de croiser son regard :

- Tu es donc déjà au courant de mon altercation avec ce stupide noble… C’était avec lui que je comptais me rendre à cet évènement stupide pour lui montrer que je pouvais être… Délicieuse quand je le voulais.

Elle planta son regard dur dans celui de Nu Huo, le punissant de quelque chose dont il n'était pas coupable :

- Tu ne devrais pas dire « bafouée ». Ma vie affective ne se résume pas à toi et j’ai déjà eu l’occasion de tenir ce rôle... De plus comment pourrai-je jouer autre chose quand je te sais en bien charmante compagnie ?

Elle s’en voulut presque d’être aussi tranchante avec Nu Huo. Elle savait que leur relation allait être difficile et elle lui avait promis d’être patiente, ce qui à l’évidence, elle n’était pas du tout pour le moment. Ce n’était pas contre lui, elle devait juste déverser son ressentiment sur quelqu’un et il était arrivé au mauvais moment.

Elle alla s’accoler sur le mur à côté de son unique fenêtre et lui montra la sortie d’un coup de tête :

- Je suis désolée Nu Huo mais je ne crois pas que je suis celle qu’il te faut ce soir. Va chercher quelqu’un d’autre. En quelques heures, cela est plus que jouable. Qui pourrait te résister ?

Un faible sourire vint fendre son visage, elle ne se moquait pas, elle ne faisait que dire la vérité. Vérité qu'elle ne supportait déjà plus.

{Elle parle beaucoup la petite <_<

- Ce n’est pas grave. Tu es là maintenant.

C’était un peu simple comme réponse. Trop simple. Elle ne s’attendait pas aussi rapidement à ce qu’il lui dévoile ce genre de sentiments, s’étant convaincue que Nu Huo ne ressentait rien à son égard, de peur d’en souffrir inutilement, de peur d’être déçue même si cela n’avait pas été très concluant. Alors elle ne put que lui pardonner ses hésitations, comprenant tout le courage qu’il lui avait fallu pour combattre sa nature de caractère. Il n’en était que plus noble à ses yeux. Son amour pour lui ne faisait qu’accroître à chaque moment, à chaque geste qu’il voulait bien lui offrir. Elle prenait tout sans compromis, et le voir doté d’autant de nuances ne fit que confirmer son authenticité à ses yeux. Elle fut un instant apeurée de voir se concrétiser toutes ses espérances de ce mois en l’espace de seulement quelques secondes. Elle lui pardonnait encore plus si c’était possible. S’il fallait autant souffrir pour entendre seulement ses paroles aussi douces et précautionneuses soufflées à son oreille, alors elle était prête à souffrir éternellement. Qu’importe le prix, pourvu qu’elle entende encore et encore cette voix qui se perdait dans ses oreilles.

Il vint poser ses mains dans sa nuque et elle lui sourit dans le miroir en face d’elle, écoutant les mots qu’il chuchotait à son oreille. Agréablement étonnée qu’il ne lui impose rien. Il mettait presque la perfection à ses pieds, elle n’était même pas sûre que toutes ses bonnes intentions soient vraiment pour sa personne. Il la ravissait sur tous les tableaux, être polyvalent qui ne finissait de l’émerveiller. Elle jouait avec les doigts d’une de ses mains tandis qu’il parlait et s’arrêta brusquement en entendant la fin. Tout aussi troublée par le ton de la voix que le contenu de ses propos. Elle le fixa à travers le miroir sans comprendre. Avait-elle jamais entendu ces mots dans la bouche de quelqu’un pour elle ? On lui avait fait comprendre une fois. Une seule fois. Cette voix pleine d’hésitation et de sentiments était elle pour elle ?

Elle était légèrement hébétée, resta un instant immobile, sa main s’étant figée dans la sienne, puis elle eut un rire bref, sincère et étonné. Elle lâcha sa main et le questionna, stupidement heureuse :

- Pardon ?

Elle se leva et poussa sa chaise pour se planter en face de lui, son visage éclairé par un bonheur nouveau venant chasser définitivement son anxiété et sa fatigue. Elle emprisonna son visage de ses mains et ne put s’arrêter de lui offrir l’image de ses dents bien alignées et de ses yeux brillants par une joie non dissimulée. Elle lui demanda, incrédule :

- Tu m’aimes ? Tu as dit que tu m’aimais ? Non mais… Redis-le.

Il aurait été difficile pour lui de le faire vu qu’elle ne lui laissa pas le temps de répondre, l’embrassant avec tendresse. Elle l’embrassa comme une femme qui aimait et qui voulait que celui qui détenait ce secret le sache.

- Redis-le… Encore… Toujours.

Elle le chérissait. Dans ses baisers. Dans ses regards. Dans ses sous-entendus. Dans toute sa complexité. Elle se détacha de ses lèvres qu’elle devait fatiguer de baisers et lui souffla, sa bouche si proche de la sienne, ses yeux cherchant les siens.

- Dois-je vraiment te le dire, toi qui sais toujours tout ? … Ce n’est même plus de l’amour. Tu es la seule raison qui me pousse à vivre.

Elle ne chercha pas à savoir si ce qu’elle disait était ridicule, si cela était précipité, disproportionné. Non, ça ne l’était pas. A cet instant précis, elle aurait tout sacrifié pour lui.

Elle vint combler l’espace si mince qui les séparait encore, passant ses mains dans son dos, s’arrêtant pour pouvoir contempler son visage, le caresser. Elle dut s’obliger de s’arrêter pourtant. Devant répondre à cette question du bal.

- Je n’ai plus rien à prouver. Ils n’auront jamais ce que tu m’as offert et cela, je n’ai aucunement envie de le partager avec eux. Je ne veux pas ternir ce moment pour des provocations futiles et puis… Personne ni rien ne peut t’égaler.


Elle chassa une mèche de cheveux de Nu Huo qui s’échappait, obstruant ainsi son visage.

- Restons ensemble, non ? Je veux bien faire ce que tu veux de toute manière. Si tu veux y aller. Allons-y. Si tu veux sortir. Sortons. Si tu veux rester ici, je ne m’y opposerai pas non plus. Tu le sais bien.

Elle lui jeta un regard et un sourire tout en espièglerie puis tira une légère moue et lui demanda, un peu plus sérieuse :

- Ça va faire tiquer un vampire et une hunter. Comment peux-tu accepter si facilement que je tue tes semblables ? Et pourtant je sais que tu te nourris des « miens ». Cela te plaît-il que nous soyons un paradoxe aussi étrange ? Ne disent-ils pas « pour vivre heureux restons cachés ? ».

Elle scella une dernière fois ses lèvres aux siennes :

- Enfin, j’ai cru comprendre que nous n’aimions pas la facilité.

Elle se colla contre lui, comme si son corps avait été façonné pour parfaitement se fondre dans le sien, comme si le creux de son épaule avait été pensé pour qu’elle puisse s’y nicher, comme si son oreille avait toujours été celle qui entendrait ses murmures, les paroles qu’elle allait lui délivrer :

- Tout ce que je sais Nu Huo, c’est que je t’aime. Ne doute plus. Ne doute jamais de cela. Et si cela t’arrive, donne moi tout, je les absorberai pour t’éviter toute souffrance.

{Pas grave, c'est parfait. Vers l’infini et l’au-delà hein… =)

Elle aima la flatterie qu'il lui fit, elle aurait raillé quelqu'un d'autre mais dans sa bouche elle apprécia ce commentaire, mais n’eut pas l’occasion d’y répondre. Nu Huo avait pris en otage ses lèvres, ce qu’elle ne refusa évidemment pas. Se délectant de sa texture particulière, croyant naïvement que le temps s’était suspendu pour les laisser profiter de ce moment d’harmonie si particulier et si attendu. Elle voulait rester avec lui, le garder égoïstement pour elle seule cette nuit et son lendemain même si cela n’était que pour l’entendre parler de sa voix grave, même si c’était pour le contempler silencieusement, même si ce n’était seulement que pour le savoir auprès d’elle. Et puis, elle ne voulait pas se l’avouer mais elle avait légèrement peur, ce petit côté scandaleux dans leur relation ne la dérangeait pas en soit, mais elle se méfiait de la réaction des Hunters et des vampires. Cela pourrait accroître l’envie des chasseurs de vampires d’abattre Nu Huo et elle n’était pas sûre de pouvoir faire face à plusieurs vampires à la fois. Et puis, quoi qu’elle fasse, elle avait du mal en ce moment à tuer des ‘semblables’ de Nu Huo, se disant à chaque fois que la personne tuée aurait pu être aussi enrichissante que le vampire pour quelqu’un d’autre. Elle aurait été complètement discréditée au bal avec Nu Huo, pas que cela soit ridicule, au contraire, elle aussi aurait été plus que fière de pouvoir être escortée par ce vampire si délicieux mais c’était un jeu un peu trop dangereux pour de simples mondanités. Elle savait qu’il comprendrait.

Sa peau frissonna lorsqu’elle sentit qu’il descendait ses lèvres dans son cou, elle était sensible aux effleurements de peau, et encore plus lorsque c’était Nu Huo qui entreprenait ce genre de choses. Elle avait rêvé ses lèvres sur son cou tellement de nuits, elle avait tellement espéré qu’il la serre comme il le faisait contre lui. Cela avait un tel goût de perfection. Trop peut-être. Tout le monde savait que la perfection n’était pas de ce monde, même Harsh dans ce moment d’égarement si inespéré.

Elle en était consciente mais elle fut surprise qu’il se détache d’elle alors que le début de ce qu'il lui annonçait était prometteur de beaucoup de belles choses, peut-être était-il déjà satisfait de leur soirée. C’était vrai qu’ils s’étaient offerts énormément de sentiments et de surprises. Peut-être était-il légèrement fatigué en ce moment. Peut-être avait-il des soucis, elle ne le savait pas. Elle ne savait pas ce qu’il avait bien pu faire.

Instinctivement, elle eut un mouvement de recul en sentant l'instinct prédateur du vampire se réveiller, et en une demi-seconde, elle avait ramassé machinalement son épée près de sa chaise, se rendant seulement compte de son geste lorsque cette dernière fut pointée devant Nu Huo et qu’elle put voir ses deux pupilles rouges derrière cette main qui cachait son visage. Elle s’en voulut. Cruellement. Son esprit de Hunter avait pris le pas sur son esprit de femme. De femme amoureuse qui plus est. Mécanisme trop ancré pour l’oublier aussi rapidement.

Elle rêvait de pouvoir être sienne éternellement mais en tant qu’humaine, une peur indescriptible de basculer dans autre chose la taraudait. De plus son instinct d’Hunter, très développé chez elle ne rendait pas la tâche plus aisée. Elle ne pouvait pas aller à l’encontre de sa nature et pourtant elle en avait envie.

Pour lui.

Elle savait ce qu’une morsure comportait. Nu Huo pouvait la tuer en ne pouvant s’arrêter. Elle pouvait très bien aussi souffrir et tant qu'elle ne consentait pas à mélanger leur sang, elle pouvait très bien souffrir sans "contre-partie". Elle n’y pouvait rien, les vampires la révulsaient malgré elle. Nu Huo était l’exception qui confirmait sa règle. Si elle en devenait un, elle n’était pas sûre de ne pas chercher le moyen de mettre fin à ses jours.

Elle ne devait pas. Elle ne devait pas pointer une arme sur la personne qu’elle aimait. Elle ne savait pas si l’envie forte de Nu Huo serait passagère ou non. Elle jeta son épée sur son lit et s’approcha précautionneusement de « son » vampire, légèrement inquiète mais elle avait confiance en lui. Elle prenait le risque d’être blessée. Elle savait que ce ne serait pas sa faute, elle reconnaissait déjà sa force de caractère, d’avoir été aussi endurant et de s’être retenu toute une nuit avec elle. D’avoir réussi à la laisser en vie dans leur échange violent et passionné. Il avait été exemplaire. Elle savait l’odeur humaine qu’elle dégageait, nombreux étaient les vampires qui lui avaient parlé de l’odeur alléchante de l’être humain. Nu Huo devait en plus de devoir combattre ses instincts, faire la part entre la passion, l’amour et l’envie de rassasier sa faim qui ne pouvait jamais être comblée. Ces trois choses étaient finalement si étroitement liées. Elle savait tout cela. Elle ne le savait que trop bien. Et c’était pour cela qu’elle n’était que légèrement surprise et qu’elle ne pouvait lui en vouloir.

Elle lui attrapa cette main qui cachait son visage et l’embrassa doucement.

- Je comprends.

Elle l’embrassa avec fougue, l’obligeant de nouveau à connaître son corps sur le sien. Prenant le risque d’affoler ses sens et son odorat et de le plonger encore plus dans le doute. Dans tout ce qui faisait l’ambigüité de leur rapport. Elle savait le risque qu’elle prenait.

- Ne te retiens de rien avec moi Nu Huo. Je te suis tout entière dévouée.

Il paraissait tellement différent quand ses prunelles grises laissaient place à ses pupilles rouges. Elle le reconnaissait à peine. Elle voulait qu’il puisse dépasser tout ce qui le contraignait avec elle. Elle voulait qu’il se sente libre. Elle prit son visage dans ses mains et lui affirma :

- N'aies pas honte de cette pulsion et n'aies pas peur de me blesser. Je saurai t’arrêter s’il le faut. Je suis Hunter, ne l’oublions pas.

Elle attrapa le poignard à la ceinture de Nu Huo qui n'était autre que le sien et sectionna d'un coup sec le début de l'intérieur de son avant bras gauche et le tendit vers le vampire.

- Je te l'offre ce droit du sang.

Elle ne le faisait pas par sacrifice. Pas du tout. Elle voulait juste qu’il étanche pour un temps sa soif qu’elle ne pourrait pas complètement calmer. Elle le savait. Elle ne voulait pas qu’il se contienne pour elle, elle voulait pouvoir faire face à ce problème du sang. Assouvir sa faim le calmerait peut-être plus que de la contenir violemment. Comment pourrait-il être apaisé à ses côtés si cette envie sourde lui battait les tempes à chaque instant, à chaque seconde. Elle grimaça légèrement, la douleur aigue de la plaie la faisait souffrir. Elle n’était pas inhumaine et même si elle connaissait les aléas des combats physiques, cela lui faisait toujours mal, elle ne faisait que mieux contenir les douleurs avec le temps. Elle comprenait cependant ses paroles, savait qu’il n’avait pas tout à fait tord, mais il n’avait pas raison pour autant. Elle ne s’obligeait à rien. On n’explique pas l’amour. Elle ne souffrirait pas comme il le pensait, non. La douleur physique était un cap facilement franchissable. Elle ne souffrirait plus si elle le savait repu et serein. C’était maintenant, maintenant qu’elle souffrait, parce qu’elle se sentait dans l’incapacité de l’aider s’il refusait. Elle ne voulait pas changer l’ordre des choses. Ils étaient différents et le resteraient. Elle voulait juste tout partager avec lui. Tant qu’ils ne mêleraient pas leur sang, tout irait bien. Il saurait s’arrêter, elle en avait toujours été convaincue. Dès son premier contact sur sa peau. Ce serait dur, certes mais à eux deux elle les savait capable de tout.

Elle l’écoutait parler tandis qu’elle passait son pouce sur la blessure qu’elle s’était créée. Il la fixait comme pour la sonder, ce qu’il faisait volontairement ou involontairement en permanence, mais lorsqu’il la regardait de la sorte, elle se sentait légèrement déstabilisée, recevant directement toute l’aura qu’il dégageait, cette force vampirique, ce regard d’aspect souvent froid. Il l'aimait, elle commençait à le comprendre. Et elle le croyait lorsqu'il disait qu'il ne la blesserait jamais. Elle avait confiance en lui, en la personne de Nu Huo, de ce qu'elle était. Elle s'était juste méfiée de ses instincts de vampire.

Elle l’embrassa. Encore. Toujours.

- Tu doutes encore ? Je ne suis qu’amour pour toi. Tout ce que je le fais, je le fais pour cet unique lien qui nous unit. Si c’est raisonné, déraisonné, je ne sais pas. Je ne fais que suivre ce sentiment si étrange que je ressens pour toi.

Elle passa son pouce ensanglanté sur les lèvres de son amant, lui lançant un regard provocant :

- J’ai menti. Je ne suis pas qu’amour. Je suis aussi désir.

Elle posa fermement ses mains sur ses hanches, l’emmenant auprès d’elle, et lui dit, amusée :

- Tu ne vas pas gâcher tout ce sang ? Ça va souiller mon parquet si tu laisses faire ça.

Harsh voyait ses pupilles d’un rouge improbable qui repassait quelque fois à leur couleur naturelle reflétant certainement un dur combat intérieur, sentait sa fébrilité et pourtant… Elle continuait. Elle s’entêtait dans cette lubie. Elle embrassa son cou et l’accola contre le mur le plus proche :

- Moi aussi je t’en prie Nu Huo, d’arrêter de te poser autant de questions, je suis une grande fille, non ? Et si tu continues à être aussi séduisant et dangereux… Je ne pourrai pas me retenir très longtemps.

Elle dénoua le ruban qui tenait les cheveux de Nu Huo, qu’elle garda autour de son poignet, libérant ses cheveux argentés qu’elle préférait tellement lorsqu’il encadrait son visage. Elle sourcilla cependant, la blessure la gênant. Elle eut un faible rire moqueur, non pas envers Nu Huo mais envers elle-même :

- Décide-toi vite mon amour parce que je ne suis pas encore assez détraquée pour me vider de mon sang pour le plaisir.

Elle le savait. Elle le savait qu’elle aurait mal. Ce fut pour cela qu’elle ne dit mot lorsqu’il tira sur le ruban qui les reliait l’un à l’autre, qu’elle ne dit mot lorsqu’elle sentit cette autorité qui se posait en maîtresse dans le creux de ses reins. La plainte n’avait pas sa place, elle avait demandé cette souffrance. Elle arrivait presque à ressentir malgré elle, une vague de plaisir, qu’elle ne pouvait réprimer à chaque fois qu’elle savait Nu Huo contre elle de la sorte. Elle n’était pas victime, elle était presque bourreau.

Elle pouvait sentir les lèvres de Nu Huo happer sa peau avec avidité. Elle attendait. Ne cherchant pas à le stopper avant qu’il ne décide de le faire, c’était à lui de savoir quand il en aurait assez. Elle sentit néanmoins son corps se fatiguer et eut un vertige. Elle perdait trop de sang mais elle avait confiance. Tout irait bien. Elle ne sentait presque plus la douleur de toute manière, une autre personne se serait alarmée mais Harsh était dans un état quasi second, presque spectatrice de la scène qui se jouait entre eux. Elle ne comprenait pas que cet état second était surtout du au fait qu’elle perdait peu à peu connaissance à cause de l’hémorragie importante, elle eut le temps de voir l’inquiétude sur le visage de Nu Huo avant de lui tomber dans les bras. Blême et coupable.

Elle se sentait sombrer. Elle eut une forte envie de rejet. Son corps n’appréciant pas de subir autant de déconvenues, voulant la punir de sa bêtise. Elle était dans une sorte de flottement presque agréable –presque-. Elle sentit son bras se lever puis se reposer. Il avait du bander la plaie.

Il entendit la crainte dans sa voix. Et elle eut vraiment mal. Plus mal que la blessure qu’il venait de panser. C’était un vrai châtiment que de l’entendre prononcer son surnom avec cette intonation si inquiète. Elle était stupide, elle en payait le prix. Elle ferma le plus possible le cours tari de sa pensée, limitant au maximum le passage d’informations jusqu’à Nu Huo. Elle posa sa main sur un des bras du vampire, Nu Huo lui encadrant le visage de ses mains, pour le serrer assez pour qu’il comprenne qu’il n’avait pas à s’inquiéter. Il ne fallait surtout pas qu’il se sente fautif. Il n’y était pour rien. Elle ne le voyait plus, mais lui sourit dans le vide, sachant qu’il était forcément en face d’elle. Ça irait, il fallait qu’il en soit certain. Elle lutta contre cette descente dans les abîmes et dut rester quelques instants immobile, sachant qu’elle n’arrivait à rien si elle ne récupérait pas un minimum, mais elle, elle n’était pas très importante pour le moment, elle était même inutile. Elle s’en foutait de ce qu’elle pouvait devenir. Il fallait qu’il aille. Lui.

Elle sentit qu’il s’était éclipsé, et rouvrant ses yeux, elle se leva et s’accroupit en face de lui. Il était assis à l’autre extrémité de son lit, renfermé. Comment avait-elle seulement pu être aussi inconsciente ? Le voir enfermé sur lui, écrasé par une fatalité qui n’avait pas lieu d’être. Elle échouait. Elle échouait toujours. Etait-elle tellement détraquée qu’elle ne pouvait rien apporter à quelqu’un quelque soit l’amour qu’elle voulait lui offrir ? Elle ne savait être que destruction.

- Nu Huo…

Elle répéta son prénom une fois. Une autre fois. Elle allait s’effondrer s’il restait comme ça.

- Regarde-moi.

Elle écarta ses bras qui enserraient ses genoux avec peine, souleva son menton, délivrant son visage enfoui et chercha son regard, inquiète, soucieuse. Elle eut une hésitation avant de lui caresser le visage, elle avait peur qu’il la rejette. Elle aurait compris.

- Je vais bien.

Elle se leva et prit sa tête dans ses bras, caressant ses longs cheveux qu’elle avait détachés. Elle l’abandonna quelques instants pour revenir avec un linge mouillé, elle s’accroupit de nouveau à ses côtés et le posa sur la bouche du vampire, nettoyant ainsi le sang autour de sa bouche.

- Ne t’inquiète pas. Je n’ai rien. Ça cicatrisera vite…

Elle ne lui demanda pas pardon, parce qu’elle se savait non pardonnable. C’aurait été enfoncé la culpabilité de Nu Huo et elle ne le souhaitait pas. Elle se le répétait en leitmotiv depuis qu’il l’avait relâché, mais elle était seule coupable et demander à sa victime le pardon, c’était tout sauf logique.

Elle s’étrangla presque lorsqu’elle lui demanda :

- Tu veux partir ? Je comprendrai que tu aies besoin de rentrer chez toi.

Elle lui prit la main pour créer une légère pression dans cette dernière :

- Tu n’as commis aucune faute. Je savais que tu allais t’abreuver de mon sang et comme convenu tu as su t’arrêter. Je n’ai jamais cessé d’avoir confiance en toi et en la force dont tu faisais preuve. Tu ne m’as fait aucun mal, ne te punis pas pour quelque chose que tu n’as pas commis... S’il te plaît.

Il y avait de quoi être troublée, lorsqu’un regard aussi charmeur que celui de Nu Huo se posait sur vous. Même la fière Harsh fut légèrement intimidée et surtout flattée par la chance qu’elle possédait de pouvoir à sa guise plonger son regard dans celui du vampire. Ses iris grises qui lui assuraient qu’elle serait toujours satisfaite de lui, qu’importe ce qu’elle demandait. Son regard lui promettait tellement de choses, qu’elle ne fut que plus confuse.

Regard qui s’animait d’un feu qu’elle avait deviné lors de leur première rencontre mais dont l’ampleur n’était pas comparable. Elle aurait presque pu palper l’envie de Nu Huo tellement il emplissait l’air de la pièce, ce qui n’arrangeait rien au propre désir de Harsh, qui n’en était que décuplé. Elle eut un sourire amusé quand elle capta le propre sourire de son compagnon, lisant avec délectation toute la provocation dont il serait être capable. C’était vrai qu’ils avaient été plutôt précautionneux la dernière fois, ils ne connaissaient pas encore leurs limites et le sentiment de Harsh envers Nu Huo était infime par rapport à aujourd’hui. La dernière fois, elle s’était aventurée un peu au hasard dans leur petit jeu sulfureux, aujourd’hui elle savait parfaitement ce qu’elle voulait et elle était sûre que Nu Huo aussi. Preuve était qu’elle découvrit cet air bestial qui se profilait sur le visage de son aimé, air renforcé par ses canines de prédateur. Elle frémit sans le vouloir, cela créait en elle une tension supplémentaire, cette légère crainte de ce que l’on traque inlassablement mais que finalement on convoite plus que tout. Le savoir libéré d’une des contraintes qu’était l’abstinence ne faisait que la ragaillardir. Elle voulait le sentir vibrer tout autant qu’elle, savoir qu’il lui faisait confiance au point de pouvoir se lâcher de la sorte la rendit un instant tendre et elle caressa ses lèvres avec douceur.

Tendresse qu’elle ne put garder très longtemps, de nouveau en alerte lorsqu’elle sentit les mains de Nu Huo se perdre dans sa chevelure avec fermeté. Elle aimait savoir qu’elle n’agissait pas seule. Chacune des réactions du vampire la satisfaisaient toujours autant et il fallait croire que le contraire était vrai, lorsqu’elle sentit que le membre de Nu Huo était déjà à l’étroit dans son élégant pantalon. Finalement, dans certaines situations, il était plus difficile d’être un homme, on n’était trahi plus facilement par son propre corps. Harsh qui avait ouvert précédemment le bouton de ce dit pantalon, préféra le laisser fermer pour le moment. Combien de temps avant que son cher vampire ne craque ? Elle le savait résistant, mais jusqu’à quel point ?
Elle ne put que lui offrir un sourire réjoui lorsqu’il lui affirma que violence elle voulait, violence il y aurait. Elle se crispa d’avantage, ayant déjà eu un échantillon merveilleux de ce dont il était capable lorsqu’il se faisait doux. Rien que le fait de penser qu’il serait plus brutal, l’excitait, il en fallait décidemment peu à Nu Huo pour conquérir la jeune femme encore et encore.

Alors qu’elle pensait naïvement à tout cela, Nu Huo avait changé leur rapport de force et avait déjà prit l’initiative de la défaire de son imposante robe de soirée. Elle se laissa légèrement soulever par Nu Huo et soupira lorsqu’elle sentit ses lèvres dans son cou, sachant que cela n’était qu’une étape, sentant ses mains entreprenantes défaire son corsage complexe. Il défit ensuite avec galanterie le reste de ce superflu, elle se braqua plusieurs fois, victime de ses attouchements minutieusement calculés, elle se laissait faire avec aise, aimant cette façon de la dévêtir. Elle profitait.

Elle ne faisait que le regarder, le regarder avec des yeux emplis de tellement d’envie et de contentement qui s’écarquillèrent légèrement lorsqu’il frôla ses cuisses, elle ne put qu’étouffer un petit rire et laisser le maître œuvrer. Il semblait ne pas vouloir se presser, et elle fut presque fâchée d’être aussi réceptive à de simples caresses, il aurait pu se contenter de cela qu’elle était déjà plus que comblée.

Il était beau. Toujours aussi beau. Elle ne pouvait penser que cela à cet instant quand elle le voyait au dessus d’elle de la sorte, dans cette position fière et droite qui le caractérisait. C’était tellement d’honneur que de savoir ses mains défaire le dernier de ses habits.

Elle ne se contenait déjà plus, mais aurait été capable de tuer pour qu'il continue de la regarder avec ce regard aussi provoquant. Elle sentait son corps plus que tendu à présent, sa respiration déjà irrégulière. Elle l’aimait toujours un peu plus à chaque instant, affectionnant particulièrement ce côté joueur qu’il lui montrait. Elle le savait taquin, mais peut-être pas jusque dans sa couche.

Elle se mordit fortement la lèvre inférieure lorsqu’elle sentit la langue de Nu Huo jouer de façon tout à fait indécente avec son sein, se retenant à grand peine de ne pas être déjà trop démonstrative, elle se cambra pourtant dangereusement lorsqu’il massa douloureusement sa poitrine, agrippant les draps violemment, repliant s’en sans rendre compte ses jambes. Cela lui faisait mal mais paradoxalement, elle adorait ça.

Elle eut un léger grognement lorsqu’elle entendit les paroles de Nu Huo, lancées dans un sourire qui la complaisait dans son égarement. La tuer de désir, elle aurait voulu en rire si elle ne savait pas que cela pouvait s’avérer complètement fondé. Quelques minutes d’un doigté expérimenté et Harsh était déjà complètement transportée par une envie aux proportions inimaginables. Elle le testait un peu, il en faisait de même de son côté. Oui, peut-être que finalement, elle en mourrait. Oui mais alors, mieux valait mourir très tard le lendemain matin.

Vraiment, cette petite torture infligée à sa poitrine allait la faire crier bêtement. Elle dut faire un effort pour bouger, immobilisée par son propre plaisir, elle attrapa avec raideur la nuque du vampire pour pouvoir emmener son visage au sien, l’embrassant à pleine bouche, le mordant inconsciemment lorsqu’elle voulait faire taire son émoi. Elle posa une main moite dans le bas de son dos pour l’attirer contre elle et elle sentit son membre durci près de son intimité, seulement séparés l’un de l’autre par le pantalon du vampire et sa lingerie. Pas tout de suite. Il ne fallait pas se précipiter même si l’envie de le faire était plus que forte. Elle donna pourtant un coup de bassin violent dans un sourire satisfait à Nu Huo. Elle relâcha la pression exercée lentement avant de sentir ses ongles se planter avec douceur dans la peau pâle du vampire, malaxant lentement sa peau, avant que ses doigts ne glissent le long de sa colonne vertébrale pour s’introduire dans le pantalon du vampire et de caresser la peau de son arrière et de le cajoler avec lenteur. Elle vint s’occuper de l’avant aussi, malmenant son membre dans une paresse toute mesquine, aimant sentir cette peau si sensible se dresser entre ses doigts.

Elle s’arrêta pour attraper un des lacets de son corsage et dut faire preuve d’imagination et de persuation pour réussir à emmener Nu Huo jusqu’à un des piliers de bois qui constituait son lit à baldaquin : Sous entendus, jeux, changements de place. Il en fallait beaucoup pour arriver à ce que l'on désirait.

Elle joignit les mains de son amant dans son dos pour pouvoir les lier entre elles au pilier et dans un sourire satisfait lui annonça :

- Bon ça ne tiendra pas éternellement, mais en attendant, ça me laisse un avantage.

Elle s’amusa donc avec facétie à se frotter contre le torse du vampire dans une position des plus lascives, tout en prodiguant de légers cambrements contre l’entrejambe de Nu Huo qu’elle avait assis. Elle ne s'empêchait pas de gémir, de soupirer dans son oreille, surveillant d'un oeil curieux la réaction du vampire

Elle lâcha sa main dans un réflexe lorsqu’elle comprit qu’il était réveillé, elle n’était pas encore habituée à dire ce genre de choses de façon naturelle, pour elle, c’était un des efforts les plus difficiles à fournir, risquer la mort régulièrement lui paraissait un jeu d’enfants à côté. Elle soutint le regard qu’il avait planté dans le sien, pourtant, elle se sentait mal à l’aise, sur un territoire qu’elle ne connaissait pas sur le bout des doigts et où elle savait qu’elle ne gagnerait pas en jouant seule. Il avait cette façon de vous regarder qui vous ferez mourir. Elle voulut détourner les yeux mais ne put s’empêcher de soutenir ces deux prunelles argentées qui semblaient comme aimantées aux siennes. Pourquoi la tendresse l’effrayait-elle ? Elle était un peu raide lorsqu’il l’approcha de lui et baissa la tête, ses yeux cachés derrière sa frange, lorsqu’elle l’entendit au creux de son oreille, sentant ses joues s’enflammer d’une façon idiote. Elle culpabilisait d’être ce qu’elle était, c’était la première fois qu’elle aurait aimé ne plus être cette femme tranchante et railleuse, pourquoi Nu Huo s’entichait-il d’une personne aussi abjecte qu’elle ?

Elle releva la tête lorsqu’elle entendit son rire. Elle aimait ce son dans sa gorge, voir son visage illuminé par autre chose que la préoccupation. Elle était égoïste, même si elle savait qu’elle n’était pas la meilleure personne pour lui, elle ne voulait pas le lâcher.

Il huma son odeur et elle frissonna lorsque ses mains se perdirent dans sa chevelure, elle croisa de nouveau son regard si troublant, lui sourit légèrement avant de le serrer contre elle, sa tête calée sur son épaule.

- Tu es stupide Nu Huo.

Elle l’aimait. Trop. Elle le relâcha et il se mit en tailleur, et comme la première fois, elle le trouva intolérablement beau, elle savait qu’elle se dirait toujours cela. Encore et toujours. Elle ramena ses jambes sur sa poitrine, entrainant un bout du drap avec elle. Elle tourna la tête vers le mur et lui souffla un merci penaud. Elle entrouvrit la bouche pour lui dire, qu’elle aussi était captivée par sa beauté intemporelle, qu’elle aussi l’aimait plus que de raison, qu’elle se permettait d’être autre chose qu’un être insupportable à ses côtés. Pourtant cela ne sortit pas, et elle serra sa main autour de son genou, crispée sur le drap de se savoir encore aussi restreinte au niveau des relations avec autrui. Elle retourna sa tête vers lui, elle savait qu’il était télépathe, mais elle aurait voulu lui dire, comme une personne normale, amoureuse d’une autre personne. Mais ils n’étaient pas normaux.

Elle tourna la tête vers lui lorsqu’elle l’entendit dire qu’il avait peur des étoiles, étonnée de cette révélation, ne sachant pas encore ce qu’il voulait dire. Elle l’écouta attentivement, impressionnée qu’il lui révèle un de ses lourds secrets. Elle ne savait pas consoler, ne l’étant jamais été, et ne l’ayant jamais fait. Elle emprisonna la main qui s’était posée sur ses lèvres et l’embrassa. Une fois. Deux fois. D’abord sur le bout des doigts puis sur le revers, tira cette même main pour l’approcher d’elle, pour coller cette main dans son dos. Elle l’étreignit plus fort qu’il le faudrait, enfonçant sa tête dans ses cheveux argentés pour finalement les caresser. Et puis finalement, elle sentit que quelque chose éclatait dans sa poitrine, un poids qu’elle avait toujours porté, supporté, un carcan qui se défit lorsque la première larme coula. Elle pleurait.

Elle se leva pour aller à sa fenêtre pour l’ouvrir, contempla le ciel un instant avant de claquer ses volets violemment. Elle se déplaça jusqu’à sa psyché, connaissant chaque recoin de son appartement par cœur et attrapa la boîte d’allumette posée à côté d’un bougeoir, la craqua et alluma la bougie qui éclaira faiblement la pièce, les plongeant dans une pénombre où elle ne faisait que deviner le vampire qu’elle rejoignit pour coller son front contre le sien, posa ses mains de chaque côté de son visage, secouée par un surplus lacrymal inutile, propre aux humains. L’humain était défectueux, elle avait juste empêché le processus un moment.

- Je t’aime. Elle l’embrassa du bout des lèvres. Je t’aime Nu Huo… Tu es si beau. Tu m’apportes tellement de choses. Les étoiles sont bien trop méprisantes pour voir que tu n’es pas qu’un vampire qui se nourrit de sang. Tu n’es plus seul. Tu ne seras plus seul durant ces nuits. Je serai là. On trouvera le moyen de t’empêcher de sombrer dans la folie durant les nuits claires… Je t’arrêterai s’il le faut. On les fuira ensemble ses nuits, je ne te laisserai pas seul.

Elle savait que ce qu’elle allait dire ne serait pas vrai si elle n’acceptait pas de changer de nature mais elle voulait lui dire, parce que d’une certaine façon, elle y croyait, naïvement, elle y croyait.

- Je serai toujours là pour toi.