Soirée gâchée [PV: Philomène]

Nu Huo était assit à une table de l'auberge. Calmement et froidement il regardait les clients aller et venir dans le petit espace. Là, il y avait un couple de vampires, avec une petite vie, un petit chez-soi, un petit frigo bien remplit de perfusions. Ici, un vieil homme humain, solitaire, acariâtre, qui se ventait de ne pas avoir peur des humains.

Pour finir, lui. Avec une capuche sur la tête, on ne voyait de son visage d'albâtre que ses longues mèches d'argent qu'il avait noué vite fait en catogan laissant quelques unes s'échapper. Il tapotait des mains avec une cadence régulière en attendant sa consommation. Bien entendu, une chope de sang frais.

Enfin on lui apporta, une ravissante serveuse humaine aux boucles rousses, il lui sourit et ses crocs n'apparurent pas, subtilité de vampire habitué à séduire. Elle lui rendit la politesse ne se doutant certainement pas de la nature du client, si l'on exceptait la nature de sa commande. Dommage, ce ne serait pas elle ce soir.

Il parcouru de nouveau la salle de son regard argent par dessous le revers de son capuchon et avisa un jeune homme humain qui affichait un air rebelle, encore un qui allait disparaître pour avoir essayé de faire le rigolo en se promenant seul dans un quartier vampirique...

Pourtant, Nu Huo prit le temps d'analyser les pensées du jeune homme et de finir sa chope, qui n'avait pas très bon goût d'ailleurs, avant de se lever et d'aller s'inviter à la table de l'humain.

Celui-ci avait dix-huit ans, parfait dans la fine fleur de l'âge le sang était celui avec le plus de goût, il était musclé, bien, pas trop de glucides, enfin, il avait peur au fond. Il affichait un air rebelle mais tremblait à chaque mouvement trop brusque. C'est ce que le vampire adora chez lui. Ce jeune donc, s'appelait Maxim, mais il s'en fichait, pour lui ce n'était qu'un simple repas de plus dans sa longue carrière...

Enfin sûr de la faiblesse de sa victime, il se leva avec un mouvement fluide et se dirigea vers lui, ayant ainsi à traverser la salle, passant devant la porte d'entrée quand celle-ci s'ouvrit. Il sentit une aura impérieuse, digne d'un sang-pur et se plaqua rapidement contre le mur, derrière la porte. Il ne voulait pas croiser de haut dignitaire ce soir! Il ne voulait pas se mettre à leur service, c'était sa soirée.

Malheureusement, il fallut croire que la chance et la discrétion n'était pas de son côté. Malgré son rang moins élevé qu'un sang-pur, Nu Huo avait une certaine présence qui le faisait passer pour tel auprès des humains. Et dérangeait considérablement les vrais hauts dignitaires de la ville.

C'est probablement pourquoi il se décala du mur et prit un visage froid et impassible quand le sang-pur qui venait d'entrer referma la porte et se tourna vers lui. Conscient des devoirs de sa classe, il s'inclina rapidement, sans pour autant montrer de la servilité dans son attitude.

Ensuite, il posa ses yeux derrière le sang-pur, afin de ne pas se montrer impoli et ne pas non plus fixer le bout de ses bottes, paraissant ainsi servile comme le serviteur moyen. Malgré sa noblesse vampirique toute récente, il s'affirmait et la nature de son vis-à-vis ne l'empêcherait sûrement pas de garder son attitude glaciale. Sauf s'il y mettait su sien.

Et comme sa soirée venait d'être gâchée, il était loin d'être de bonne humeur, ce qui se ressentait dans la lueur mauvaise et colérique de ses prunelles argentées.

Philomène venait de revenir dans le coin. A peine avait t'elle poser ses affaires dans le château familial qu'elle partit vite de ce soin misérable.
Enfin, misérable était un terme bien juste pour une demeure aussi majestueuse..
Mais rien que l'odeur habituel, les meubles, les pièces, lui donnait la chair de poule, et la nostalgie lui revenait à chaque seconde passer là-bas.
Elle avait besoin de souffler. Elle avait besoin de respirer, de changer d'air.
Ainsi, elle attrapa un poncho, qu'elle enfila, et sortit. La capuche grisâtre rabattu sur ses cheveux bruns, elle commença à avancer dans la nuit.

Elle ne savait pas vraiment ou aller. Mais ses pas la guidèrent vers l'auberge.
Après tout.. Elle n'avait pas spécialement soif, n'avait envie de voir personne... Mais peut être reverrais t'elle d'anciennes connaissance ?
Si elle voyait uns des vampires de la famille Khan, elle rigolerait...
Elle poussa le battant de la porte, et entra.
L'odeur immonde de sang humain lui montèrent aux narines, et Philomène eut une moue de dégout. Quelques vampires s'inclinèrent légèrement, d'autres se pliaient littéralement.

* Pathétique.* Pensa la sang pur en continuant son chemin sans meme leurs offrir un regard.

Sur sa gauche, elle remarqua un vampire, qui avait juste fait un léger mouvement du dos pour faire signe qu'il là saluait. En vérité, il n'avait pas l'air très heureux qu'une noble arrive dans l'auberge.
Mais Philomène s'en fichait. Si il n'était pas content, qu'il parte !
Après tout, la jeune femme n'avait pas à se déranger pour lui.
Mais une petite voix lui dit que l'homme ne partirait surement pas.
Il n'avait pas l'air d'être comme tous ses pitoyables vampires qui s'extasient devant n'importe quel sang pur.
Lui avait l'air différent. Cela intriguait Philomène, et l'énervait profondément.
Depuis son arrivée, un silence lourd pesait. La sang pur s'installa sur une chaise lança un regard noir au serveur, qui se remit au travail.
Tout le monde se remit à discuter, mais l'ambiance était plus calme.
Philomène détourna son attention vers le vampire. Il avait des cheveux argentés, attachés, avec quelques méches en dehors. Ses yeux inexpressifs la regardait discrètement.

La sang pur songea un instant a la dernière fois ou elle était venue ici. C'était avec son père et son frère. Ils avaient tant rit, à ce moment là !
La tendresse manquait à la jeune femme. Les douloureux souvenirs s'évaporent aussi vite qu'ils étaient arrivés.
Philomène c'était obligée de ne plus y penser. Elle voulait tirer un trait sur le passé. Laisser son frère si parfait diriger à bien la ville.
De toute façon, la gamine savait que c'était une mauvaise idée de re faire courir la nouvelle de la présence et de l'existence vampirique.

Sortant de ses pensées, Philomène croisa le regard d'un couple d'humains, effrayés. La femme tremblait, surement sous l'effet de la peur.
Une sang pur effrayait les humains ? Parfait... Philo savait qu'elle devait garder un calme face à son rang assez haut placer, mais de toute façon, elle comptait bien n'en faire qu'à sa tête.
Ses pupilles devinrent rouge sang, et elle lança un regard plus noir que l'ébène en direction des deux personnes.
Précipitamment, le couple sortirent de table, déposèrent un billet sur le comptoir, et partit en courant.
Phiomène eu un grand sourire – sourire triomphant ? - et enleva sa capuche. Ses cheveux bruns et ses yeux gris apparaissaient. Sa peau pâle aussi.
Peut être certains la reconnaitrons ?
Quoique... Sept ans plus tard, cela l'étonnerais.

De nouveau, Philo refixa le vampire aux allures étranges.

Évidemment. Quand elle entra, son aura glaciale et impérieuse, au point que ça devenait insupportable, se répandit comme si l'on avait versé des trombes d'eau gelée dans toute la pièce. Lui s'en fichait, il faisait ce même effet, comme la plupart des vampires qui s'en donnaient la peine d'ailleurs, à tous les humains.

Mais apparemment, le couple d'humain qui partit précipitamment ne dut pas apprécier, Nu Huo faillit sourire mais il resterait de marbre, son sourire aurait sûrement donné matière à la sang-pur de l'embêter encore plus ce soir-là.

Il la regardait à présent fixement, puisqu'elle faisait de même, il ne voyait pas pourquoi il se gênerait. Elle avait de longs cheveux châtains et des yeux... Gris. Tiens comme les siens, mais si ses prunelles avaient des reflets violets, ceux de la vampire n'avait qu'un éclat noir. D'ailleurs, le regard qu'elle lança à la serveuse et au couple d'humain le faisant fuir le confirma dans sa pensée: elle avait un caractère un peu invivable. Il plaignait le malheureux sang-pur qui vivait avec elle.

Un peu curieux malgré tout, il s'insinua doucement dans l'esprit de la demoiselle et lut son prénom: Philomène. Tiens... Ça lui rappelait quelque chose... Oui, la vampire de cette nuit-là l'avait prévenu que les deux sangs-purs en train de grandir les plus dangereux et les mieux à respecter était Philomène et Ezechiel. Un frère et une sœur.

Il grogna pour lui-même, merveilleux, il fallait que cette nuit, la sang-pur la plus énervante vienne dans l'auberge de son quartier pour lui voler son repas? Mais qu'avait donc le destin contre lui? Bien entendu, il avait mal agit, très même, au cours de sa vie, puis de sa nouvelle immortalité, et alors? Ce fichu destin aurait pu attendre un peu qu'il en profite tout de même.

Enfin, il faudrait faire avec ce soir-là. Certes il 'avait reconnue, mais que faire? Il pouvait partir mais cela ferait visiblement trop plaisir à la noble, et rester à se tourner les pouces en attendant qu'elle veuille bien bouger ne lui allait pas non plus. Étant debout, il décida d'aller s'asseoir...

Ce qu'il fit, à la table de Philomène. Il s'assit et fit signe au serveur, puisqu'il ne pouvait pas se nourrir directement auprès du fournisseur, il passerais par des moyens plus onéreux et moins excitants. Il souleva sa capuche et la rabattit sur ses épaules. Sa longue chevelure apparaissait à présent dans toute sa splendeur et ses yeux gris avaient prit un aspect amusé. Il croisa ses mains sur la table et demanda poliment mais froidement:

« Si je puis me permettre... Que donc faire un sang-pur aussi célèbre que vous dans notre ville, et surtout, dans notre modeste quartier? »

Oh bien entendu vu le caractère remonté de la demoiselle il risquait probablement de se faire envoyer sur les roses, et quelles roses, mais il s'en fichait, à bien se divertir, autant prendre ce qu'on avait sous la main, à savoir ce soir-là, une pur-sang de mauvaise humeur.

Quand le serveur arriva, car c'était un jeune homme aux cheveux raides et noirs cette fois, il lui demanda deux verres de leur meilleur cru de sang. Celui-ci ne se fit pas prier et disparut promptement derrière le comptoir. Se tournant de nouveau vers Philomène, il lui annonça ironiquement:

« Je suis navré d'avoir à vous annoncer que leur meilleur cru doit se situer en haut de votre échelle des pires boissons. Mais hélas, je n'ai rien d'autre à vous proposer pour agrémenter cette charmante soirée... »

Et ses yeux devinrent plus rieurs et sa bouche frémit sous le rire contenu. Oui, cette soirée gâchée avait peut-être du bon finalement!

Revenir dans cet endroit lui semblait étrange... elle s'habituait avec difficulté à la lumière, et voulait toutes les éteindre...
Hélas, c'était du temps que Philomène pouvait gérer à sa guise, pas l'éclairage...

L'homme qu'elle regardait depuis quelques minutes s'approcha et s'assit devant elle. N'importe quel sang pur comme elle aurait directement pût penser : Quel déshonneur de se voir devant un vampire qui n'était même pas inviter à la table...

Elle, ne réagissait pas. De toute façon, elle n'en n'avait aucune envie. Quand il ouvrit la bouche, Philomène sût qu'elle en aurait sa dose pour la soirée...

- Si je puis me permettre... Que donc faire un sang-pur aussi célèbre que vous dans notre ville, et surtout, dans notre modeste quartier?

Philomène ne répondit pas de suite. Au contraire, elle détailla un instant le vampire. Venait t'il ici pour l'ennuyer ou pour faire les lèches bottes ?

Dans tous les cas, la gamine s'en fichait. Elle répondrait à ses questions en essayant de garder un minimum de politesse.

Et puis, de plus, si elle arrivait à prouver à son frère qu'elle pouvait se faire des connaissances, cela sera bien sa veine !
Elle n'avait pas besoin d'être hargneuse avec tout le monde, juste avec son frère.
Mais, curieusement, elle n'arrivait pas à se détacher de son caractère.

Un sang pur aussi célèbre... Les nouvelles vont vite, ici. L'idée qu'elle puisse être connue horripilait la jeune femme.
Elle serra les poing, mais en gardant un visage neutre.

- Ce sang pur, comme vous l'dites si bien, à l'droit d'aller ou elle veux ! Elle est libre d'ses mouvements, nan ? J'vis pas pourquoi chaque quartier aurait un titre spécifique, c'est ridicule.. Encore une règle d'mon cher frère...

Elle marqua une pause en pensant à son frère pour ne pas exploser de colère :

- Donc, je suis ici en simple visiteuse

Le vampire «bâtard» commanda pour elle, avant de s'excuser :

Je suis navré d'avoir à vous annoncer que leur meilleur cru doit se situer en haut de votre échelle des pires boissons. Mais hélas, je n'ai rien d'autre à vous proposer pour agrémenter cette charmante soirée...

Philomène serra de nouveau les dents. Décidément, cet homme faisait tout pour l'énerver ! Mais tout en douceur, donc Philomène ne pouvait pas contre-attaquer.
Alors, elle garda son sang froid, et répondit :

- De toute façon, j'irais à la chasse après.. alors un verre pour déguster ne me dérange pas.

Elle attendit les boissons en silence, et attrapa son verre sèchement, qu'elle but en trois gorgées.

Il aurait tout entendu. Lui? Lèche-bottes? Quand il avait entendu les pensées de la vampire, il s'était retenu à grande peine de ne pas grogner comme un chien qui veut montrer sa valeur. Mais le son n'aurait pas été très humain et autant éviter d'effrayer encore inutilement d'autres humains.

Il saisit son verre qu'il vida lentement, ne lâchant pas une fois Philomène des yeux. Il s'amusait beaucoup à lire dans ses pensées au fur et à mesure qu'il buvait, prenant son temps. Elle avait commencer à s'énerver quand elle l'avait aperçu mais le fait qu'il se soit rapproché et qu'il parle même avec elle... La mettait littéralement hors d'elle.

C'est pour cela qu'en même temps, il admira le contrôle de la demoiselle, même si par certain côtés elle ne savait pas dissimuler ses expressions, le plus gros restait comme anguille sous roche, près à jaillir cruellement quand le vase serait plein. Et tout le défi de Nu Huo résiderait dans le fait qu'il devait réussir à remplir le vase sans le faire déborder... Pour qu'il déborde sur quelqu'un d'autre!

Et ce quelqu'un serait probablement Ezechiel, parce qu'elle avait l'air de le porter particulièrement dans son coeur. Mais il devait bien, pour l'énerver encore, rendre service à cet autre sang-pur agaçant qu'était son frère. Il posa sa tête dans sa main gauche et eut un sourire glacial pour répondre d'une voix calme:

« Oh non, votre frère n'y est pour rien encore... Cela s'est fait naturellement, comme nous, simples vampires évitons de mettre les pieds dans votre quartier... »

Il avait prit plaisir à prendre Philomène pour une ignorante, oh comme il était dommage que tous ai trop peur d'elle pour entendre ou oser s'intéresser à leur conversation! Ils auraient probablement souris à la manœuvre du vampire aux cheveux argentés. Au moins auraient-ils pensé à rire. Tant pis! Il rirait intérieurement tout seul de sa petite victoire.

Ensuite elle se qualifia de simple visiteuse, ça alors, était-elle volontairement aveugle ou se mentait-elle à elle même? La deuxième option était la plus plausible. Il secoua la tête avec une expression de tristesse affectée qui sonnait faux et murmura semblait-il pour lui-même mais assez haut tout de même pour qu'elle l'entende:

« Ma foi! Une simple visiteuse qui fait autant d'effet sur la populace n'en est pas une... Enfin, si ça vous plait de le penser... »

Ensuite il la regarda vider d'un trait son propre verre sans une grimace, il devait avouer que même lui n'avait pas trouvé ce cru abominable, il était passable sans plus, assurément ne méritant pas le prix que l'on en demandait. Mais il s'occuperait de terroriser le patron un autre jour, après tout, il avait l'éternité, enfin, la vie de l'homme pour le faire.

Oui, car ce soir, toutes ses attentions étaient portées sur Philomène. La belle Philomène qui enrageait silencieusement, celle qui serrait les poings sous la table, dont les yeux gris flamboyaient, emplie d'une rancœur vieille, très vieille, et ce, surtout contre son frère. D'ailleurs, Nu Huo n'était pas pressé de le rencontrer celui-là, il avait l'air plus dur encore que sa sœur.

Il hocha la tête à la réponse de la demoiselle, eh, un peu de résistance. Que répondre à cela? Lui proposer de l'accompagner? Certainement pas, il chasserait lui-même, en solitaire, c'était ce qu'il préférait. Il réfléchit et se souvint de ce qu'elle lui avait raconté, la belle blonde, pendant sa première vampirique. Il affecta un air surprit et demanda:

« Mais... Chasser? On raconte pourtant que vous avez d'innombrables serviteurs prêts à donner leur vie pour votre sustentation... Est-ce bien la peine de vous donner tout ce mal dans lequel réside la chasse? »

Et voilà, en plus de la prendre pour une ignorante, il faisait d'elle presque un fainéante... Là, si elle arrivait à se contenir, Nu Huo lui ferait une vraie révérence et lui tirerait son chapeau, en l'occurrence son capuchon, bien bas!

Philomène enrageait, explosait de l'intérieur. Les dents fermes, les poings serrés. Elle essayait de se calmer, mais ses pupilles devenaient de plus en plus rouges.

En plus de cela, il lisait dans les pensées ! C'était parfait ! Comme ça, Philo ne pouvait plus rien penser, elle devait se retenir...
Mais c'était impossible.

Elle le priait de se taire intérieurement. Elle voulait l'étrangler, l'égorger, le tuer, le mordre et le griffer.

Et c'est alors qu'il sortit la phrase de trop...

- Mais.. Chasser ? On raconte pourtant que vous avez d'innombrables serviteurs prêts à donner leurs vies pour votre sustentation.. Est-ce bien la peine de vous donner tout ce mal dans lequel réside la chasse?

A peine sa phrase terminée, Philoméne se leva d'un bond, tapant ses poings sur la table, provoquant le sursaut de quelques personnes. Beaucoup de famille s'en allèrent dans la précipitation. Oubliant manteaux, accessoires et boissons...

Il ne restait plus que les serveurs, et trois vampires, assis dans le fond du bar, ne prêtant pas vraiment attention à la sang-pur furibonde.

-Je ne suis pas comme les autres moi ! D'être une noble m'a déjà porter préjudice. Tous les sang-pur sont ignorants, ridicules ! Je ne suis pas comme eux ! Tu m'a bien comprise ?

Mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre. Ses yeux rouges sang apparurent à la place de ses douces pupilles grises, et d'un geste de main, elle provoqua une tempête dans l'Auberge. Les verres se brisèrent, des feuilles volèrent, et tout le monde se recroquevillaient dans leurs chaises.

Philomène se calma un peu... elle ne voulait pas s'emporter, mais, en ce moment, elle ne pouvait contenir sa fureur.

Elle se rendit compte à l'instant qu'elle venait de le tutoyer, hors, les sang pur ne pouvait pas se permettre cela. Mais philomène s'en fichait.
Pire, elle s'en foutait !
Elle lança un juron, se rassit, et contempla l'homme d'un regard ébène.
Le noir avait remplacer le rouge dans ses yeux, pour revenir à un gris sombre.

- T'es venu pourquoi, au juste ?

Il avait échoué. Elle explosa littéralement. Il avait été trop loin dans ses provocations. Il soupira de mécontentement quand la tornade se déchaina dans l'auberge faisant fuir les derniers humains de la place. Il avait fini son verre et cela ne le dérangea donc pas de voir celui-ci s'envoler et s'écraser contre le mur d'en face.

Une fois le tourbillon calmé, et ses cheveux argents retombés sur ses épaules, il lança un regard dans la sale, il ne restait plus que trois vampires qui pensaient avec espoir que s'ils ne se mêlaient pas de ce qui ne les regardait pas, ils ne seraient pas pris à parti par la sang-pur sortie hors de ses gonds. Il ricana à leurs pensées et reporta son attention sur le beau visage enragé de Philomène.

Il passa une main dans ses cheveux, emmêlés à cause du vent et songea qu'il mettrait un bon quart d'heure à les démêler une fois rentré chez lui. Ensuite, il lui sourit et honnête pour une fois répondit à la demoiselle:

« Vraiment? Vous n'êtes pas comme les autres? Je pense que je l'avais deviné, j'en suis ravi et charmé, vraiment. Peut-être que les hauts dignitaires vampiriques ont du bon finalement. »

Sa dernière phrase était bien sûr à double tranchant, il n'avait pas pu s'en empêcher, il signifiait d'une part à la demoiselle qu'il ne portait pas ceux et celles de sa classe sociale particulièrement dans son cœur. Et d'un autre côté, il la mettait au défi de le surprendre.

Car il devait avouer que si l'explosion de fureur de Philomène en avait effrayé plus d'un, mais pas lui car il en avait déjà vu beaucoup, car avec sa langue bien pendue et acérée, il avait provoqué beaucoup de vampires, parfois plus forts que lui, comme celle devant lui par exemple, et avait souffert le martyr en quelques occasions, toujours réussissant à être tellement invivable que ses vis-à-vis partaient en lui promettant de revenir l'achever, ce qu'ils ne faisaient jamais, bien occupés à s'éloigner de Nu Huo pour ne plus tomber dans le piège de langage du vampire aux cheveux argentés.

Elle se calma et si elle ne se formalisa pas du fait qu'elle l'avait tutoyé un peu plus tôt, ce qu'il avait trouvé amusant d'ailleurs, elle se rassit et lui posa une question qui le mit dans un abîme de réflexions assez intenses. Pourquoi était-il venu lui parler? Bonne question. Il observa ses traits aristocratiques et se dit que c'était peut-être par attrait. Puis il se dit que non, que c'était plutôt pour se rapprocher de quelqu'un qui avait ce qu'il n'aurait jamais, une lignée pure. Bien entendu, c'était aussi pour se venger du fait qu'elle est fait fuir sa proie, gâché sa soirée, et ce, même involontairement.

Il soupira et répondit d'une voie calme mais plus glaciale:

« Et bien... Je dirais... Pour m'amuser. Ne vous vexez pas, c'est juste que, je vais être honnête, je m'apprêtais à entrer en chasse quand vous avez, involontairement je le concède, mit mon repas en fuite. Et comme je n'ai pas pour habitude de courir après ma nourriture, j'ai décidé de me divertir... Avec l'objet de mon ennui. »

A savoir elle, se rajouta-t-il pour lui-même. Mais il avait bien conscience que déjà il allait payer son honnêteté alors autant ne pas aller jusqu'au bout et rester un peu dans les grandes lignes du sujet...

Il fit même une chose spontanée, ce qu'il n'avait pas l'habitude de laisser se produire, il sourit vraiment, de toutes ses dents, à Philomène, un sourire que l'on pouvait aisément qualifier de resplendissant, mais même si cet événement, qui était pour lui une faiblesse et donc ne lui plaisait pas d'avoir fait, pouvait faire pencher la balance du pardon en sa faveur, il n'était pas sûr que dans sa rage mal contenue encore, elle lui pardonne les intentions qu'il avait, parce qu'il n'avait toujours pas abandonné, et en reste là. Au contraire, il souhaitait vivement que malgré ses révélations, la soirée se poursuive, il s'amusait tellement! Un divertissement de ce genre, ça n'arrivait pas tout le temps... Alors autant en profiter!

L'homme n'avait pas bouger pendant l'excès de colère de la jeune femme. Elle en fut étonnée et... Agréablement surprise...

« Vraiment? Vous n'êtes pas comme les autres? Je pense que je l'avais deviné, j'en suis
ravi et charmé, vraiment. Peut-être que les hauts dignitaires vampiriques ont du bon finalement. »

Non.
Philomène n'était pas comme tous ses sang pur souriants et ridicules, tous ayant une richesse à craquer... Elle était différente, du moins elle l'espérait.
Même si la haine et la colère prenait le devant sur son statut de noble, elle ne laisserait jamais ce masque tomber...
Le masque de la vérité, de son caractère, de sa sensibilité, de son amour...

Elle c'était calmée. Le feu dans son coeur c'était peu à peu apaisé.

« Et bien... Je dirais... Pour m'amuser. Ne vous vexez pas, c'est juste que, je vais être honnête, je m'apprêtais à entrer en chasse quand vous avez, involontairement je le concède, mit mon repas en fuite. Et comme je n'ai pas pour habitude de courir après ma nourriture, j'ai décidé de me divertir... Avec l'objet de mon ennui. »

Au moins, il était honnête. A la différence de tous ses vampires trouillard et hautain qui ne valent rien.
Ce à quoi philomène répondit, d'une voix calme et posée :

« Désolé d'avoir interrompu votre chasse. Mais, vous savez, le sang est toujours meilleur quand on prend le temps de l'envier... »

Alors, l'homme en face d'elle souria. D'un sourire blanc et large.
Agréable.. Pensait intérieurement la jeune femme.

Elle, n'eut pas de sourire. Juste un air joviale dans ses yeux.

C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle ignorait tout de lui. Quelle importance ? Pourrait-on penser...
Mais Philomène aime bien en savoir sur les gens qui l'entourent..

Elle tendit la main vers le vampire, d'un air sec. Elle savait que les nobles ne doivent surtout pas avoir un contact avec de simples vampires mais, elle le disait elle même, Philomène était
différente.

[b]« Philomène, même si je pense que vous le savez. Et quelle est le nom de l'individu fou
en face de moi ? »

Elle s'était vraiment calmée, il fallait croire que sa froideur et son calme se propageaient à la sang-pur... Ou alors, comme elle semblait le penser, son attitude stoïque lui plaisait et elle se calmait toute seule. Il devait avoir un peu des deux, probablement.

Elle voulait être différente, renier sa nature. Chose impossible, c'était pour ça que tant qu'à être un vampire, il avait prit le parti de l'être vraiment, entièrement. Et libérer ses sombres penchants qu'il n'avait pas eut l'occasion de libérer dans sa courte carrière de noble. Le sadisme et les propos ironiques en faisaient partie, bien entendu.

Et elle était sensible en-dessous? Heureusement qu'elle le pensait parce ce n'était pas évident! A cette pensée, il laissa un sourire glacial se dessiner sur ses lèvres, même si elle ne comprenait pas d'où lui venait ce que l'on pouvait comme un excès d'hilarité chez Nu Huo, il s'en fichait, elle n'avait pas à savoir tout ce qui se passait dans sa tête, même si l'inverse n'était pas vrai.

Son honnêteté avait payé cette fois, la sang-pur fini de se calmer, du moins, au maximum qu'elle pouvait l'être et elle lui rétorqua que le sang était plus apprécié après attente, et il était tout à fait d'accord avec ça, mais sa technique de chasse était déjà assez longue comme ça, juste pour son plaisir, sans qu'il soit obligé de s'y reprendre à cinquante fois pour parvenir à ses fins.

Quand il laissa échapper un autre sourire il trouva cela agréable et il s'en étonna, s'il arrivait à l'adoucir avec un simple sourire, alors il ne serait pas très difficile d'en venir à bout de cette demoiselle si prompte à sortir ses crocs et ses griffes...

Elle lui tendit la main et se présenta de façon purement symbolique puisqu'elle avait deviné depuis longtemps qu'il était télépathe, pour son plus grand plaisir à lui, et son plus grand agacement à elle. Et inévitablement, elle lui demanda son nom, il était vrai qu'il ne s'était pas présenté.

Il feignit un air horrifié et profondément embarrassé par la poignée de main qu'il accepta en déposant un léger baiser sur la main de la demoiselle, se présentant, gardant ses prunelles argentées fixées sur celles de Philomène:

« Il est vrai que je manque à toutes les règles de bienséance. Je me présente, Xian Nu Huo, vampire tout ce qu'il y a de plus simple, à votre service. »

Bien entendu, malgré toutes les fioritures de langage dont il avait assailli la sang-pur, on pouvait aisément comprendre qu'il n'en pensait pas un mot à son ton ironique et son regard glacial et insolent.

Il se souvint de l'adjectif dont elle l'avait qualifié et eut un autre sourire glacial tandis que son regard s'assombrissait. Fou? Lui? Oh probablement, mais était-il besoin d'en faire la remarque? Peut-être pour elle oui il était nécessaire de le mentionner. Il posa sa tête dans sa paume gauche et agita la droite comme pour faire s'envoler un insecte qui le dérange avant de répondre de sa voix lisse et froide:

« Oui, je suis fou. Fou de liberté, de sadisme, d'ironie, de femmes, d'hommes, de sang... Mais ne le sommes-nous pas tous un peu? Ou bien entendez-vous que je suis fou parce que j'ose parler avec vous? Cela ne me dérange pas, mais la question est: cela vous dérange-t-il, vous? »

Il n'avait pas pu s'en empêcher, à peine était-elle calmée qu'il fallait qu'il remette une couche de venin pour la faire bondir à nouveau. Mais éprouver les convictions de Philomène, enfoncer ses défenses illusoires à coups de vérité simples et sarcastiques, il aimait ça, décidément, sa soirée gâchée devenait de plus en plus réussie!

Les coudes posés sur la table, la tête sur les mains, elle écoutait l'homme parler. Absorbée par chacuns de ses mots, elle n'avait pas tendu autant l'oreille depuis longtemps...

Philomène se redressa quelque peu, consciente de sa tenue peu acceptable, redressa le menton. Elle remarquait bien sur, les piques que lui adressait le cher Nu Huo, mais n'y pretait pas vraiment attention.

Elle gardait son air hautain, mais pretait une réelle intention aux propres de son interlocuteur.

"- Si ça me dérange ? Tout me dérange. Chaque personne, chaque chose. Donc, oui, cela me dérange. Mais c'est supportable."

Elle lui lança un regard narquois.
Réflechissant à quoi faire, elle hésitait entre reprendre un verre de sang ou d'aller chasser d'elle même.

Mais comme Nu Huo lisait dans les pensées, il saurait sa question sans qu'elle ai besoin de le prononcer à voix haute.

Jetant un oeil discret vers la gauche, elle vit un couple. Une femme et un homme, d'une vingtaine d'années.
Changeant son regard de Nu Huo au couple, du couple au vampire.

Après tout, ce pouvoir n'avait pas que des inconvénients.
La sang-pur esperait inverser les rôles, et déranger à son tours le brave vampire.

Nu Huo parlait et savait qu'elle l'écoutait, il le lisait dans son esprit apaisé un peu plus, tous ces propres mots résonnaient dans le flot des pensées de Philomène, comme un écho lointain et un peu flou.

Elle se redressa, non pas pour marquer son ennui, mais pour revenir à quelque chose d'un peu plus noble comme le voulait sa condition qu'elle combattait avec tant de fureur. Il sourit glacialement à cette idée qui était pourtant la vraie.

Elle lui répondit et son sourire s'élargit un peu plus, elle avait du répondant quand elle se posait et était calme. Mais il n'en avait pas douté réellement, après tout, quasiment tout le monde, vampire ou humain confondus, pouvait avoir des paroles réfléchies et intéressantes pourvu qu'il soit maître de lui. Bien entendu, parfois la plus forte des passions pouvait également prêter à l'homme des mots profonds, il en avait été témoin plusieurs fois.

Elle se posa une question silencieuse et il resta muet, lui avait bien envie d'aller chasser mais il voulait aussi s'amuser avec elle. Alors tant qu'à faire, autant faire les deux si c'était possible. Il paya sa consommation qu'un serveur vint rapidement récupérer en balbutiant un 'merci' pressé avant de repartir derrière le comptoir.

Il signifiait par là son intention de vouloir bouger en réponse à sa question muette. Il était d'accord, donc elle n'inverserait pas les rôles tout de suite, mais lui-même n'était pas infaillible, avec de la patience et de la chance, elle pourrait peut-être y arriver.

Il hocha la tête pour confirmer son intention et croisa les mains. Fixant Philomène il demanda dans un murmure si bas qu'elle seule, en sa qualité de sang-pur et de voisine la plus proche, puisse l'entendre:

« Désirez-vous attendre qu'ils sortent ou préférez-vous que je les aide à sortir? En toute subtilité et discrétion bien sûr. »

Oui car être télépathe ne donnait pas que l'avantage d'entendre les pensées de ses vis-à-vis, ce don particulièrement intéressant permettait aussi de s'insinuer dans l'esprit de ses victimes afin d'influer sur leurs actes ou leurs pensées.

Il lui proposait avec une certaine gentillesse, ou du moins, désintérêt. Du moment qu'à l'arrivée, il avait du sang frai à volonté, cela lui allait, et la soif qui l'étreignait chaque minutes un peu plus faisait qu'il se souciait de moins en moins de la manière ou ils allaient arriver à leur fins.

De plus, voir une sang-pur en pleine action, voir ses méthodes de chasse, serait probablement un spectacle divertissant. Car suivant leurs dons, les vampires avaient des méthodes différentes. Il se demandait comment le contrôle du temps, de la météo pouvait-on dire, pouvait servir à se sustenter.

Il sourit encore glacialement et attendit patiemment qu'elle lui réponde, par la parole ou plus probablement par la pensée. Une seule chose comptait.

Il avait tellement hâte de commencer la chasse!

Philomène hésitait. Le laisser manipuler le couple amoureux ou qu'elle se léve d'elle même, et leurs disent franchement que c'était leurs dernière heure ?
C'était si drôle de voir leurs visages effrayés, crispé de peur..
Voir la mort défiler entre leurs yeux pendant une très longue seconde.
De plus, ils sauraient parfaitement qu'ils ne pourrons pas s'en sortir..

Mais, philomène songea qu'elle aura bien le temps de voir leurs douleure quand elle les tuerons... Elle fit un signe à Nu Huo pour qu'il leurs fasse sortir.
Une fois executé, Philomène se leva la première, et, accompagné du vampire, les suivait de loin jusqu'à une ruelle un peu sombre.
Elle jetta un oeil sur les côtés, regardant s'il pouvait y avoir des gens susceptibles de les voirs.
Mais non, les rues étaient désertes. Normal, la nuit, personne n'osait sortir en la compagnie des vampires.

Philomène avait hate de sentir le sang chaud de l'homme couler dans sa gorge, un liquide chaud et agréable.
Elle savait très bien que de tuer un homme sans raison était absolument interdit pour les sang pur. Mais elle s'en fichait.

Elle partit vers la gauche, les dépassant un peu, et s'arreta juste devant eux. Ils devaient avoir la vingtaine, l'homme était élegant et la femme à croquer.
Ils allaient bien s'amuser !

"- Vos parents ne vous ont jamais dit de ne pas sortir la nuit tombée ? C'est dangereux..."

Elle souria à pleine dent. Le couple se tenait la main, et la femme serra le bras de son amant.
Philomène s'approcha de lui, jettant un oeil à Nu Huo, et entoura de ses bras son cou.

"- N'ayez pas peur, nous essayerons de vous faire souffrir un maximum, mais ensuite, vous ne sentirez plus rien..."

Son rire chantant raisonna dans la ruelle.

Il aurait presque été surprit de voir la sadisme presque aussi élevé que le sien s'il n'avait pas été entraîné par des siècles à garder un visage impassible. Il eut un sourire glacial en captant les pensées de la sang-pur, décidément, elle était bien différente de ce que sa nature avait voulu faire d'elle.

Cependant, elle pensa qu'elle aurait tout le temps de les faire sortir même avec son intervention à lui. Elle lui fit signe et sans bouger de sa place ni d'un iota dans son attitude, Nu Huo activa son don d'ordinaire passif. Un courant d'air glacé entoura le couple et les deux humains se firent soudain rappelés à l'ordre.

Ils se levèrent, ayant soudain quelque chose à faire ailleurs, ils ignoraient quoi mais cette pensée persistante les forçait à sortir dans la ruelle de devant la taverne. Une fois les deux humains sortis, ils attendirent quelques minutes pour ne pas attirer les soupçons et se levèrent à leur tour, le visage impassible.

Une fois dans la rue, malgré une certaine brume, ils les repérèrent vite, le couple, privé du pouvoir du vampire aux prunelles argentées se trouvait quelque peu désorienté, immobile à un croisement de rues. Ils s'étaient perdus. Lui ricana devant le spectacle peu fier que les deux repas sur pattes leur offraient. Mais c'était toujours comme ça quand il usait de son don, en général ils ne supportaient pas bien la manipulation de l'esprit et en ressortit chamboulés pendant une ou deux minutes ensuite.

Tandis que Philomène les dépassait pour se poster devant eux, il resta derrière eux, silencieux, immobile, invisible, glacé. Ils étaient dans la fleur de l'âge, leur sang battait furieusement dans leurs veines, signifiant la vigueur du cœur, la lueur rouge apparut dans les yeux de Nu Huo.

Elle leur fit une petite leçon de morale et il ricana. Surprise, la femme se retourna, toujours accroché à son amant. Elle le regarda avec peur et il lut dans son esprit qu'elle ne pouvait cependant pas s'empêcher de le trouver beau. Il eut un sourire froid et elle frissonna.

Philomène agit et libéra l'homme de l'emprise de sa femme en entourant son cou de ses bras. Lui n'émit aucun son, charmé et terrifié, comme un batracien sous l'œil d'un serpent. La jeune humain eut un soupçon, une légère flamme de colère mais la peur reprit bien vite le dessus. Lui s'approcha d'elle et se saisit d'une de ses mèches qu'elle avait courtes.

Elle hurla de peur quand Philomène eut sa dernière phrase et Nu Huo grimaça, il préférait acculer ses repas contre lui pour leur montrer l'inutilité de leur rébellion ou de leurs supplications. Il embrassa la jeune femme pour la faire taire, penché par dessus elle.

Elle tenta de se débattre mais elle abandonna bien vite les armes, répondant même à la pression que le vampire exerçait sur les lèvres de l'humaine. Il la prit dans ses bras et elle se laissa faire. La lueur rouge de ses yeux dissimulée par ses paupières, il lut le nom de la fille.

N se retenant plus, il murmura comme à son habitude pour clore la chasse de sa voix glaciale et douce, implacable:

« Lina, tu vas mourir. »

Et il enfonça ses crocs dans la gorge tendre de la jeune fille qui gémit mais encore apaisée par le baiser empoisonné du vampire, qui avait embué son esprit, et de ce fait atténué la douleur de la pénétration de ses crocs dans la chair blanche de l'humaine, elle n'hurla pas, ne se débattit pas. Jusqu'au moment ou il laissa son pouvoir se rétracter.

Elle revint alors à elle même et comprenant que son sang, inexorablement, s'écoulait hors d'elle pour aller dans la gorge de Nu Huo, emplissant sa bouche de vermeil et du goût subtil du fer, elle se débattit, mais très peu, déjà affaiblie et captive des bras musclés du vampire, et tenta d'hurler mais il était trop tard, ses yeux se ternirent et il se détacha d'elle, laissant sont cadavre glisser sur le pavé.

Il ferma les yeux et savoura les derniers relents du goût jeune et vivifiant de la demoiselle. Il avait bien bu, le sang prit à la source avait quand même un autre goût que celui servit en auberge, même d'excellente qualité.

Il avait finit, et se tourna vers Philomène pour voir au elle en était.

Elle contempla le jeune homme avec intention, pendant qu'elle entendait Nu Huo s'occuper avec soin.
Elle l'embrassa, elle aussi. Un baiser doux, mais sec. Ses yeux gris et le blanc de l'oeil devinrent noir et ses pupilles virèrent au rouge.
Elle avait besoin de sang. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'y avait plus gouter. Elle en avait marre de ses repas si strictes et ridicules...

Elle se colla contre lui, l'embrassant dans le cou. Sa langue passa bien au creux, la ou la veine passe. Elle le lécha doucement, pendant qu'il tremblait. Trop effrayé sûrement, il n'osait pas bouger d'un cil.
Alors, elle ouvrit les lèvres, rapprochant ses canines pointues et blanches de son cou. La peau craqua, et Philo sentait déjà le sang couler dans sa bouche. Elle ferma les yeux, profitant de ce sang qu'elle avait tant rêver. Prenant à pleine gorgée, elle délectait ce liquide si délicieux.
Elle sentait l'homme se vider de son sang et perdre tout énergie et force.
Après de longues minutes, il s'écroula au sol. Il ne survivrait pas, la jeune femme le savait. Elle haussa les épaules, et s'essuya la bouche.
Elle avait suffisamment but, et était rassasiée.

Cette "Lina" que Nu huo avait pris dans ses bras étaient elle aussi morte que son mari ?
Elle se tourna vers le vampire et croisa son regard avec un grand sourire.
Elle s'amusait comme une folle !

"- Alors, que veux tu faire à présent ? Pour ma part, j'ai suffisement but pour les deux jours à venir..."

Elle lui adressa uns des plus veritables sourires qu'elle n'avait eu depuis la soirée. Laissant voir ses deux charmantes fossettes qu'on ne voyait pas souvent.

Il l'observa, elle avait la même technique de chasse que lui, à peu de différence presque, il en aurait presque ricané, une sang-pur qui chasse comme un simple vampire? Et bien, cette Philomène réservait bien des surprises!

Il lut ses pensées pendant qu'elle buvait et il eut presque l'impression de se nourrir avec elle tellement elle était fixée là-dessus. Il sourit toujours de manière glaciale et croisa les bras, le cadavre de Lina toujours à ses pieds.

Ensuite, bien repue d'après ce qu'il pouvait voir, elle lui posa une question, lui haussa les épaules et répondit d'un ton badin qui ne répondait pas vraiment à la question:

« Ce que je veux faire? Il y a plein de choses capable de me divertir mais je doute qu'une seule d'entre elles vous plaise... Je suis reput également aussi... De ce côté là du moins. »

Il parlait d'un seul côté car Nu Huo faisait partir de ces vampires qui n'avaient pas besoin uniquement de sang, lui avait aussi besoin d'autre chose, quelque chose de plus subtil et en même temps de plus bestial. De moins matériel aussi. Une chose extrêmement dure à obtenir.

Elle lui sourit, pas son habituel rictus pincé et furieux, mais un véritable sourire qui laissa entrevoir au jeune homme deux adorables fossettes. Il tendit la main et en toucha une du bout des doigts. Il devina que ce sourire n'apparaissait guère plus sur le beau visage aristocratique de Philomène...

Il se recula quand il se rendit compte d'où il avait mit sa main, même fugitivement, si elle pouvait se permettre de violer les règles, lui, de condition plus basse, ne se le permettait que rarement car il n'était jamais à l'abris d'être puni par les quelques lois vampiriques... Ce qu'il voulait éviter à tout prix. Oui, il avait encore tellement de choses à faire!

Ces 'choses' comprenaient: terroriser les humains, en tuer quelques uns, s'amuser des autres vampires qu'ils soient sang-purs ou pas, martyriser Stella sa jeune humaine, revoir Harsh... Oui, tellement de choses oh combien intéressantes.

Soudain, le ciel se mit à gronder et une pluie torrentielle s'abattit sur la ville. En quelques secondes, les deux vampires furent trempés et le sang qui restait des corps exsangues des deux humains et qui s'écoulait encore sur le pavé fut tellement dilué qu'il n'apparut plus.

Nu Huo leva la tête, respira profondément et ricana, il baissa les yeux sur Philomène et proposa de son habituelle voix froide:

« Bien que nous ne craignions pas la pluie, je propose que nous rentrions nous mettre à l'abri. D'ailleurs, si vous le désirez, je me ferais un réel plaisir de vous inviter chez moi, et de vous donner de quoi vous sécher et vous habiller de neuf. Cela vous convient-il? »

Toujours poli, Nu Huo voyait un autre intérêt à ce subit excès de galanterie, si Philomène venait chez lui, dans son manoir, elle verrait alors que même les vampires de basse condition raciale pouvaient être riches. Sans faire étalage de sa richesse, il se ferait un plaisir d'houspiller ses serviteurs pour qu'il leur apportent tout ce dont il auraient besoin et ce, à foison.

Il ne restait plus que la demoiselle accepte. Oh bien entendu elle pouvait refuser mais elle n'avait aucune raison valable et si elle disait non, il serait curieux de savoir quelle dérobade elle lui proposerait.

Des activitées que Philomène n'était pas sur d'apprecier ? La sang pur en doutait. Elle était toujours apte à faire de nouvelles choses. Mais elle haussa les épaules. Après tout, tant pis...
Quand elle souria, il porta sa main blafârde à unes de ses fossettes, et Philomène eut un mouvement de recul instinctif. Mais presque aussitôt, elle se ravança. Son mouvement avait été ridicule. Mais son enseignement l'était d'autant plus..
Dans son enfance, ont lui avait appris que personne ne devait la toucher.
Ridicule...

Surtout que, Gaspard, qui n'était qu'un vampire, l'avait suffisement toucher pour trahir ses parents...
Gaspard. Un frisson parcoura le dos de Philomène et elle soupira, chassant ses pensées (voir One shot n°1).

Nu Huo se recula à son tours, sans doute conscient de son geste. Mais cela ne la dérangait pas plus que ça. A part avec son frère, elle n'avait eut aucuns contacts avec personne.

Une pluie tomba alors. Pour un fois que ce n'était pas elle qui avait enclanché le phénoméne, elle ne pouvait être que satisfaite.
Rapidement, ses longs cheveux lui collérent le visage..

« Bien que nous
ne craignions pas la pluie, je propose que nous rentrions nous mettre à
l'abri. D'ailleurs, si vous le désirez, je me ferais un réel plaisir de
vous inviter chez moi, et de vous donner de quoi vous sécher et vous
habiller de neuf. Cela vous convient-il? »

Philomène songea à cette proposition. Elle n'avait pas spécialement envie de retourner chez elle, mis à part de revoir son frère...
Et puis, le chateau était loin, et elle désirait pas faire le chemin seule.
Alors, elle lui offrit un clin d'oeil discret, avant de dire :

"- Sans problémes. Je te suit."

[tu continue dans ton appart ? BisouXx]

» Philoméne - La belle au caractère de chien.
» Fin de soirée au coin du feu [PV: Philow =3 ]