La veritée [Pv Ezechiel]

Le coeur battant, Philomène courait vers le manoir. Ses cheveux en bataille volaient à cause du vent.

Quand elle vit le manoir, ses pas se furent encore plus rapide. Elle bouscula trois gardiens, et ouvrit la porte d'entrée...

La veritée... Cette rencontre qu'elle avait fait dans les rues... Ce visage si familier. Ce visage meurtrier...

"- Ezechiel !" Hurla la jeune femme en parcourant toutes les piéces.

Elle était essouflée, et dût s'arêtter quelques secondes pour repprendre sa respiration.

"- Ezechiel ! Ou es-tu, bon sang ?"

Elle le trouva enfin, et s'exclama :

"- Ezechiel ! Je l'ai vu !"

Elle marqua une pause. Les yeux ronds.
Cet homme. Qui avait boulverser l'existance des deux nobles.
L'homme qui avait provoquer le départ d'Ezechiel & Philomène.
Cet homme...

"- Le sang pur.. Khan !"

[je tiens à preciser pour ceux qui lisent le post que le sang pur de la famille Khan n'existe pas encore. Philomène l'à juste croiser...]

La jeune femme pouvait crier tant qu'elle le voulait, Ezechiel ne risquait pas de l'entendre, occupé aux écuries...

Accompagné de son domestique personnel, le vampire était venu rendre visite à son compagnon, son fidèle destrier qui l'avait servit avec ferveur ces dix dernières années... Baignés par la douce lueur du clair du lune, les deux vampires restait silencieux, face à la bête couchée, victime d'une fièvre qui s'avérerait être fatale, ce n'était plus qu'une question de temps.
Les pieds foulant de sol couvert de taille, réchauffant cet immense box qui ne serait nul autre que le futur tombeau de la créature, Ezechiel se pencha sur sa monture, qui respirait déjà faiblement. Les yeux du vampire s'assombrirent quelques peu, blessés à la vue de cet animal qui s'apprêtait à le quitter. Il n'était pas un simple palefroi, c'était son palefroi, dernier présent offert par le précédent Maître Helving, une trace de son passé qu'il allait être effacée, une fois de plus.
La main caressant avec douceur la robe du destrier, Ezechiel sentit les muscles de l'animal de détendre peu à peu, la main du propriétaire calmant les angoisse du mourant, dont la vie s'éteignait avec une lenteur exaspérante, la nuit ne faisait que commencer... Le vampire resta un moment accroupit, se voulant réconfortant auprès de son compagnon qui craignait à présent l'ombre de la mort, déjà visible aux yeux de l'animal qui fixait un point fixe du box faiblement illuminé par l'astre nocturne...Une lueur craintive apaisée par la caresse de son Maître, le seul bipède ayant jamais réussi à dompter cette fureur qui l'avait toujours habité. Le regard de la bête s'adoucit, la respiration faible et maintenant calme. Ezechiel gardait les yeux ouverts, brillant et pleins de vie, ne perdant pas un seul instant de ce sublime spectacle morbide auquel il assistait, un spectacle unique et fascinant offert par la Mort elle-même.
Il se leva alors, tendant le bras à son domestique qui lui donna son épée, indifférent aux émotions conférées par ce spectacle qui ne le concernait pas.
Sous le regard curieux de son serviteur, Ezechiel sortit en silence la lame de son fourreau, l'oeil attentif et plus vif que jamais, prêt à déchirer une nouvelle page de son existence, une existence qui appartenait aujourd'hui au passé... La bête s'agitait à présent, victime de cette crainte occasionnée par la mort, cette inconnue qui vous enlevait toute once de bon sens lorsque vous y être confronté. Le sang pur murmura alors quelque chose à l'oreille de sa monture, des mots qui ne parvinrent pas aux oreilles du vampire qui le servait, mais qui suffirent à calmer les ardeurs d'Azazel dont les pensées semblaient s'être endormi, probablement victime du pouvoir de son maître.
La lame argentée se planta alors dans la gorge du palefroi qui ne réagit pas, se laissant bercé par cette lumière pâle qui l'enveloppait, celle de la lune, qui donnait encore l'illusion d'un semblant de vie en faisant briller ce poil terne, celui d'un cadavre encore chaud.
Cette nuit, quelque chose se brisa une nouvelle fois en Ezechiel, tuant non pas un Etre vivant, mais une partie de son vécu. Son passé, il s'en éloignait encore d'avantage, achevant un à un les derniers éléments ayant marqués sa vie passée. Il ne garderait que Philomène, sa Philomène pour qui il était encore capable de tout (ou presque).
Impassible et froid comme la glace, la silhouette de l'héritier se pencha pour tremper ses doigts dans cette marre de sang, s'écoulant sur la paille qui se colorait peu à peu, pénétrée par le sang du corps inerte qui la recouvrait. Ezechiel porta ensuite ce liquide flamboyant à ses lèvres pour se l'approprier, une saveur brute et amer, à l'image du palefroi...

***

La porte du Manoir s'ouvrit, laissant entrer la longue silhouette du Sang pur suivit de près par son domestique, l'épée du Maître en main, reposant sans fourreau, rien ne laissait penser à ce qui avait précédé, si ce n'était les quelques tâches de sang qui couvraient la parure d'Ezechiel, dont le visage n'exprimait rien d'autre que cette indifférence constante qu'il accordait au mondre environnant. Un visage qui s'adoucit imperceptiblement à la voix de sa soeur qui l'appelait, dévalant les escaliers, l'ayant sans doute cherché à travers l'ensemble du château avant de finalement le trouver dans le hall, l'air affolé... Avec un soupçon d'inquiétude nullement remarquable sur ce visage de glace, il commença à se débarrasser de ses vêtements superflus avec lenteur, le regard rivé sur le visage bouleversé de sa protégée.
Son regard s'assombrit brusquement à l'entente du nom "Khans", réveillant en lui ses démons...

"T'as t-il vu...?"

Toute douceur avait disparu, pour faire place à cette dureté et ce ton glacial qu'on lui connaissait bien aujourd'hui...Il finit de se débarrasser de son manteau pour le donner avec nonchalance au personnel, se consacrant entièrement à ce que Philomène s'apprêtait à lui dire, remplit d'incertitude et de craintes, non pas pour cet homme non, il le verrait tôt ou tard, il attendait encore sa visite, mais plutôt pour sa soeur dont il redoutait les réactions...

La première chose que Philomène remarqua, c'était les tâches de sang sur la parure d'Ezechiel. Il se débarrassa de son manteau.

La jeune femme sentit l'odeur de sang et de mort pas très loin, dans l'écurie. Elle porta sa main à sa bouche, le coeur serré.
Azazel...
Son fidèle destrier, son passé...

Philomène baissa les yeux quelques secondes, et les ferma, comme pour ce souvenir du magnifique palefroi.
Comment pouvait t'il les quittés ? Ezechiel devait être si malheureux...

Pourtant, il gardait ce visage inerte auxquel Philomène c'était habitué depuis des années.

Elle mit une bonne minute avant de répondre. Devrait-elle vraiment l'informer de sa rencontre ? Était-ce une bonne idée ? Peut être ne fallait t'il pas inquieter encore plus. Peut être était t'il suffisement en colère à cause de sa monture, s'il devait l'air pour son ennemi ?

Mais en même temps, ce visage qu'elle se forçait à oublier la hantait depuis l'heure passé, ou elle l'avait croiser..
L'avait-il reconnu ? Philomène n'en avait pas l'impression... Il avait tracer sa route, droit devant, sans même lui prêter un regard.

Elle devait avoir changer, en sept ans. Elle était partie au stade enfant et revenu au stade de presque adulte.
Alors que lui... Avait garder son visage de la vingtaine, avec un age de la cinquentaine.
Ce meurtrier, ce pourri...
Ce fût les seuls mots que Philomène pouvait penser.
De toute façon, elle avait prévu de se vanger, tôt ou tard...

Mais elle, était obligé de l'avoir reconnu. Elle n'avait pas pût se tromper.
Elle le reconaitrait à des milliards de kilométres. Ce visage qu'elle haîssait...

"- Je ne pense pas." Répondit t'elle sans quitter des yeux son frère.

Elle avait de la peine pour son frère. Cette personne à qui elle tenait tant.. Elle donnerai n'importe quoi pour lui arracher un semblant de sourire..
Mais elle vit que ce n'était pas le moment...

- Je ne pense pas."

Que pouvait bien être cette sensation...? Le soulagement sans doute. Crispé, le poing du vampire relâcha toute pression, comme le reste des muscles du sang pur qui, malgré lui, ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour sa soeur lorsqu'il ne gardait pas un oeil sur elle. Une habitude sans doute imprimée lors de ces sept dernières années, à l'affut de la moindre tentative de leurs meurtriers, sans jamais n'avoir l'esprit tranquille. Ici, que pouvait-elle risquer? Le chef de lignée des Khans n'aurait rien fait de lui-même, et surtout pas en plein centre ville, quoi que là encore il émettait quelques doutes à ce sujet...Philomène avait toujours eu tendance à s'aventurer dans des endroits pas croyables: une véritable source d'ennuis.
Apaisé par ces simples mots, Ezechiel expira longuement, expression visible d'une délivrance certaine... Et pourtant, il n'aidèrent pas à raviver cette flamme dans le regard du vampire, terne et tout de même peiné par la perte de son palefroi...En tant que vestige familial ou bien en tant qu'Etre vivant il n'en était pas sûre, l'un des deux sans doute, mais lequel, il n'aurait su le dire. Douleur, le mot était un peu fort, non, il se sentait seulement étrange, lourd, et en proie à un malaise intérieur à peine visible pour le monde extérieur, bien dissimulé derrière cette façade droite et fière, verni d'une couche d'orgueil démesurée.
Un mot, une phrase, rien ne venait à l'esprit de ce frère qui aurait voulu exprimer à sa moitié le soulagement qu'il avait éprouvé un peu plus tôt... Rien de spontané, il avait perdu cette qualité. A la place, il préféra garder le silence pour ensuite faire signe aux domestiques de se retirer, il n'avait plus besoin d'eux, leur présence le pesait.

"Ou l'as tu aperçu? Que faisait-il?"

Une réponse qui l'intéressait de près, dominé par un désir de contrôler ce personnage qui lui avait fait tant de torts auparavant...Etre au courant de ses moindres faits et gestes, il ne s'en était pas rendu compte jusqu'à présent, mais lui procurait une certaine satisfaction, bien qu'étant conscient qu'il ne se donnait que l'illusion d'avoir un semblant de contrôle sur ce vampire. Le dominer, oui, c'était bien le mot, il n'en avait pas d'autres plus appropriés. Par ailleurs, La famille Khans était l'une des seules à ne pas avoir encore répondu à l'appel lors des visites de courtoisies qui s'imposaient...Leur retour méritaient un bonjour, et pourtant; Ezechiel reconnaissait à cela ses ennemis, qui de toute évidence n'appréciaient guère leur venue et désiraient le leur faire savoir...

Ezechiel eut l'air un peu soulagée, mais son visage reprit ses crispations peut après.

"- Ou l'as tu aperçu ? Que faisait-il ?"

Philomène ne savait quoi répondre. Elle était comme bloquée de la peine de son frère. Elle se mordit la lévre inférieur, baissa les yeux. Son coeur battait encore trop vite pour elle.
Elle se rendait bien compte qu'elle faisait souffrir son frère en se fourrant dans des endroits ou des affaires impossibles. Mais qu'il s'inquiéte pour elle l'à ravivait un peu. Depuis leurs échange du retours au manoir, elle sentait que, même si Ezechiel ne redeviendrait jamais comme avant, elle pouvait de nouveau lui parler.

"- Je l'ai vu tout à l'heure, quand je me promenait.. Il marchait, lui aussi, droit devant. Il ne m'à même pas adresser un seul regard."

Elle s'approcha de lui et posa sa main sur sa joue peinée.

"- Ne t'inquiéte pas, Ezechiel. Je crois qu'il ne sait même pas que nous sommes de retours. Mais nous lui dirons le moment venu..."

Elle lui fit un sourire doux, sans quitter sa main de sa joue. Elle le caresser du dos de sa main, en penchant la tête sur le côté.

"- Tu va bien..?"

Son coeur était serrer de voir ainsi son frère. Elle le contemplait comme jamais elle ne l'avait regarder depuis des années. Elle avait toujours fuit son regard, car elle savait que dans ses yeux se trouvait le passé, la douleurs... tout ce dont Philomène se refusait de penser.
Ses yeux gris plongés dans les siens, elle regardait chaque partie de son visage froid.
Ezechiel... son frère qu'elle aimait tant...

Nouvelles assez décevantes en fin de compte...Il s'était attendu à quelque chose de plus croustillant, de quoi satisfaire son égo, mais rien, elle l'avait simplement "aperçu", beaucoup de bruit pour au final peu de choses. Légèrement irrité par la réponse de Philomène qui ne le convenait guère, il détourna la tête, laissant doucement bouillir au fond de lui cet éclat de haine qui avait refait surface, remplaçant ce qui ressemblait vaguement à de la peine quelques minutes plus tôt...
Pensif, s'enfonçant de nouveau dans cette forteresse impénétrable qu'il avait construit de lui-même ces dernières années, il ne prêta pas attention à sa soeur qui s'avançait vers lui, l'ignorant de la plus simple des manières avant que celle-ci ne le ramène à la réalité par un simple contact charnel, celui de sa main, douce et féline, posée sur la joue du vampire, froide et insensible. Que lui voulait-elle cette fois? Il était rare d'avoir affaire à ce genre de comportement chez la Sang Pur qui ne lui adressait la parole qu'en temps utile... De quoi avait-elle besoin cette fois?

"- Ne t'inquiète pas, Ezechiel. Je crois qu'il ne sait même pas que nous sommes de retours. Mais nous lui dirons le moment venu..."

Qu'il ne s'inquiète pas? Ces mots le firent sourire intérieurement... Bien sûr qu'il s'inquiétait pour elle, même si son indifférence à son égard laissait dire le contraire. Ses ambitions avaient changé, mais pas ses sentiments. Elle avait beau le haïr, il le savait, il l'aimait toujours autant, plus peut-être, mais à sa manière. Les yeux glacés et marqués au fer par ce désir de vengeance qui ne le quitterait sans doute jamais, il observait sa jeune soeur devenue adulte, trop vite peut-être. Comment pouvait-elle croire ou même espérer à l'ignorance de son adversaire? Ils étaient arrivés il y a maintenant une semaine, les rumeurs avaient largement eu le temps de circuler...La preuve, déjà plusieurs familles avaient été à sa rencontre pour leur souhaiter un allé simple en enfer, dans les termes et la forme la plus courtoise qui soit bien entendu...Il n'était pas bon de se mettre à dos la famille la plus puissante des sang Pur, cependant Ezechiel n'était pas dure, certains signes ne trompent jamais...
Qu'attendait-il pour aller à sa rencontre? Ezechiel n'allait certainement pas se déplacer, la hiérarchie le mettait hors de toutes ces obligations, une obligation qui était dorénavant réservée aux Khans...Le pouvoir avait ses bons côtés.

Gardant le silence face à ce trop plein de bons sentiments qui lui étaient totalement étrangers et dénués de sens, le vampire se contentait de soutenir le regard, sans quitter des yeux Philomène, le regard sombre et ardent plongé dans celui de sa belle remplit d'une douceur qu'il ne lui connaissait pas, une douceur qui ne suffisait pourtant pas à supprimer cette animosité qui luisait derrière ce magnifique masque de velours, le menaçant à tout instant, une haine qu'il avait su accepter avec le temps et dont il avait apprit à se méfier, et ce, malgré tout l'amour insaisissable qu'il lui portait encore, un amour lucide et secret, invisible aux yeux du monde. Allait-il bien? Il n'en savait trop rien, ses ardeurs doucement apaisées par cette caresse qu'elle lui adressait, une bienveillance exceptionnelle sur laquelle il n'osait se prononcer. Il allait sans doute bien à cet instant précis, bercé par cette tiédeur que même la main froide de cette vampire savait transmettre, le sourire aux lèvres, elle souriait? Pourquoi souriait-elle? Lui n'arrivait pas à ce sourire comme elle arrivait à le faire, lui préférait rester de marbre, ou y était-il contraint? Tout était-il qu'elle était plus resplendissante que jamais avec le sourire aux lèvres, pourquoi y avait-il droit maintenant? Avait-elle pitié de lui? Compatissait-elle à la mort d'Azazel? Enfoncait-elle seulement le couteau dans la plaie? Si c'était le cas, il n'en voulait pas. Que devait-il penser? L'ambiguïté du comportement de sa soeur le laissait perplexe quant à ses changements d'humeur. Un jour son regard laissait dire une profonde tristesse et regrets, un autre il n'y lisait que de la haine, et aujourd'hui elle se montrait plus douce et plus charmante qu'elle ne l'avait jamais été auparavant. Il ne la comprenait plus.

"Quand es-tu devenue si naïve...? Crois-tu réellement qu'il ignore encore notre retour en ville...? Il le sait."

Il avait finalement ouvert la bouche, mais pour ne laisser échapper qu'un sarcasme, le ton sec et légèrement irrité...Il ne pouvait pas croire qu'elle y ait sérieusement songé. Doucement, il prit alors la main de sa soeur au creux de la sienne pour l'effleurer d'un baiser, était-ce pour se faire pardonner le pic qu'il venait de lui envoyer? Elle devrait l'interpréter à sa guise, la réponse restait inconnue...

"Je vais bien, merci de t'en inquiéter mais ce n'est pas utile..."

Il se détacha alors avec douceur de ce corps qui l'appelait pourtant, s'apprêtant à quitter le hall pour s'en aller à ses occupations...Mais quel joli mensonge que venait d'inventer le vampire, qui se montra pourtant convainquant, laissant difficilement croire le contraire à un inconnu...Hélas, il le savait Philomène n'en était pas une. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il prononça ses mots de manière si abrupt et avec tant de sévérité, ne laissant aucune ouverture, sa forteresse résistant à l'appel subjuguant de la vampire.

Philomène s'assombrit de nouveau en voyant le visage de son frère. Un visage devenu bien plus froid et sec que quelques minutes plus tôt. Un visage de haine qui était revenu.

"Quand es-tu devenue si naïve...? Crois-tu réellement qu'il ignore encore notre retour en ville...? Il le sait."

Sans le vouloir, la jeune femme lui lança un regard des plus noirs. Elle n'était pas naîve, et elle savait que les Khans ignoraient leurs retours.
Si non, pourquoi n'aurait-il pas renvoyer des personnes les tuer ? Après tout... Sans eux, ils seraient au sommet de la gloire !

"Je vais bien, merci de t'en inquiéter mais ce n'est pas utile..."

Alors qu'il se détacha d'elle et commença à partir, Philomène lui répondit, alors qu'il était de dos :

"- Je suis peut être devenue naîve depuis que nos paroles ont cesser, il y à sept ans. J'ai changer, Ezechiel. Et si tu arêttait un peu de ne penser qu'à toi, tu pourrait t'en rendre compte."

Elle esperait que ses mots aurons un peu de contact sur son frère. Elle ne voulait pas être méchante, mais seulement réaliste.

"- Et si je m'inquiéte, c'est parce que tu es la seule personne sur qui penser. Et, vois-tu, je tiens à cette personne. Même si elle est toujours execrable.."

Elle n'ajouta plus rien, restant immobile derrière lui.
Allait-il continuer sa route, sans se retourner et dire un mot ?
Mais philomène pensait le conaitre suffisement pour savoir qu'il ne réagirait pas. Il avait du caractère, tout comme sa soeur.
Un vent passa dans le dos de Philo. Elle se retourna, et remarqua deux hommes, devant le château, qui les regardait par la fenêtre.
En voyant qu'ils étaient regarder, ils partirent et poursuivérent son chemin.
La gamine n'y prêta pas attention, et attendit, folle de rage et triste de sa peine.

Alors qu'Ezechiel montait déjà la première marche du fabuleux escalier de marbre qui conduisait à l'étage, il s'arrêta aux mots de Philomène, de toute évidence irritée par ses réflexions quelques secondes plus tôt. Restant immobile et lui tournant le dos, il baissa un instant les yeux, serrant les dents à l'écoute de la réponse qu'elle lui adressait. Bien sûr qu'elle avait changé, bien sûr qu'il en avait prit conscience, comment pouvait-elle prétendre le contraire? Savait-elle seulement ce qu'il pouvait ressentir en croisant cette lueur haineuse qui habitait son regard depuis tout ce temps, s'intensifiant de jour en jour? Savait-elle combien il avait fait pour elle durant ces dix dernières années, ayant fait tout son possible pour la garder hors des dangers qui les avaient guetté si longtemps? Savait-elle combien il s'était inquiété à son sujet, ne la quittait jamais du regard plus de quelques secondes de peur de la perdre comme il avait perdu le reste de ses proches? Non, elle ne devait pas le savoir, elle n'aurait autrement pas oser lui répondre de la sorte, elle n'aurait pas osé l'accuser d'être aussi égoïste. Exaspéré face à tant d'injustice, le masque d'indifférence qui le privait de toute émotion de brisa, laissant entrevoir une faible grimace, expression d'une colère qu'il était incapable de contenir à cet instant précis. Une grimace que Philomène ne pu distinguer, faisant face au dos du Sang Pur qui restait, lui, figé et bombé d'un orgueil démesuré.

Voilà donc ce qui lui pesait sur le coeur depuis tout ce temps? Leurs conversations ne leur avaient jamais permis de se confier auparavant, ni leur fierté qui se refusait à toute confidence, à toute faiblesse susceptible de vouloir s'offrir à l'autre. Ils s'étaient tous deux refermés sur eux-même...Lequel était à blâmer? Etait-ce Ezechiel? Le poids de la culpabilité s'alourdit, écrasant Ezechiel qui se sentait à présent responsable de la situation actuelle...Elle était bien cruelle, elle ne comprenait donc pas?
Elle disait à présent tenir à lui, aussi odieux et détestable soit-il...

"Philomène...Qui a donc été égoïste ces dernières années?"

Le visage de nouveau figé, dissimulé derrière ce même masque d'indifférence tombé un peu plus tôt, Ezechiel fit face à sa soeur, plus glacial que jamais, le regard flamboyant, brillant sous le joug de la colère. Avait-elle seulement pensé à ce qu'il avait pu ressentir en découvrant cette graine débordant de haine grandir dans le regard de sa soeur, lui faisant savoir tous les jours un peu plus l'aversion qu'elle éprouvait à son égard, sans qu'il comprenne la raison du pourquoi? Non sans doute pas...Il ne compris qu'au fil du temps, que ce qu'elle désirait, c'était la place qu'on lui avait attribué, une place qu'elle affectionnait si fort qu'elle en était venu à haïr son propre frère. Croyait-elle qu'il ne s'en était pas rendu compte? Etait-elle encore trop aveugle?

"Tu me hais n'est ce pas?"

Il l'avait dit...Il l'avait finalement sortit, cette question brûlante qui écrasa littéralement l'atmosphère, ne la rendant que plus oppressante et hostile qu'elle ne l'était déjà. Un froid s'empara de la pièce, un froid jeté avec force, malgré l'air imperturbable qu'affichait le vampire, plus calme que jamais. Un calme inapproprié à la situation qui ne laissait pas planer l'ombre d'une animosité, si il n'y avait pas eu ce regard de velours braqué avec insistance sur la jeune femme, vif et féroce.

"Philomène...Qui a donc été égoïste ces dernières années?"

Lui. Lui. Lui et encore Lui.
Philomène savait qu'elle était injuste. Qu'elle avait été aussi exécrable et méchante que lui.
Mais savait-il aussi que cette situation avait fait souffrir la sang pur à un point démesurer ?
Il l'ignorait.
Et c'était bien ça le probléme...

Philomène fut surprise à la seconde question. Comment pourrait-elle le haïr ? C'était impossible. Il était son frère, sa source d'oxygène, son rayon de soleil, sa moitié, son âme...
Il était tout pour elle, et sans lui, elle n'était rien.

"- Oh... Ezechiel..."

En voyant le regard noir et furibond de son frère, elle ne pût s'empêcher de reculer d'un pas, jusqu'au mur. Si elle avait bien peur d'une seule personne dans ce monde, c'était bien d'Ezechiel.
Elle avait peur de lui, peur de chacuns de ses gestes. Elle le respectait tellement !
Chaque fait et geste qu'il faisait était un exemple pour la jeune femme. Chaque mouvement, chaque parole, chaque manière de faire était repris par sa soeur, d'une différente manière.
Alors, le hair ?

Elle explosa. Les nuages devinrent plus nombreux dans le ciel, et la pluie battait contre les parois des vitres.
Ce pouvoir...

Elle se rapprocha de lui, et colla ses deux mains sur ses épaules, en levant les yeux pour le regarder.

"- Comment pourrait-je te détester ? Tu es mon frère, Ezechiel. Que je le veuille ou non, je t'aimerais tout ma vie."

Elle mis de longues secondes avant de se poser des questions sur la phrase qu'elle venait de prononçer.
Enfin, c'était dit. Elle n'avait rien à ajouter, rien à enlever.
Ce n'était que la veritée.
Une veritée douloureuse, mais si réelle...

Elle ne répondait pas, pourquoi était-elle si lente à répondre à une question pourtant si claire? Au fond de lui, le vampire espérait entendre un "non", mais il le savait, c'était bel et bien se bercer d'illusions, de quoi être blessé d'avantage lorsqu'elle annoncerait cette triste vérité qu'il savait réelle...Alors pourquoi lui avoir posé la question? Pour dévoiler au grand jour cette horreur sans nom née il y a déjà sept ans...
Elle reculait. Pourquoi? Le vampire plissa les yeux, les sourcils légèrement froncés en signe d'incompréhension, son silence ne faisait que le tenir en haleine, serrant d'avantage ce coeur meurtri ignoré depuis bien trop longtemps à présent. Il ne l'entendait plus. Le visage blafard du vampire pâlit d'avantage, ne comprenant nullement la réaction de sa soeur qui déclencha une tempête, la pluie toujours plus puissante s'abattant avec fureur sur le manoir. Il doutait à présent, pour la première fois en sept ans il doutait. Que pouvait-il faire? Déception.

Impassible, il baissa cependant les yeux avant de s'apprêter à se retirer, ce qu'il aurait sans doute fait si deux mains ne s'étaient pas plaquées sur ses épaules, celle de sa soeur, sa seule et unique soeur pour qui il aurait donné sa vie, même aujourd'hui.

"- Comment pourrait-je te détester ? Tu es mon frère, Ezechiel. Que je le veuille ou non, je t'aimerais toute ma vie."

Les propos de Philomène firent l'effet d'une bombe sur Ezechiel, délivré d'un poids qu'il n'aurait même pas soupçonné, une douleur qu'il avait refoulé, acceptant le changement radical de leur relation à contre coeur, n'ayant jamais pu ou su y remédier. Son regard croisa celui de la Sang pur, son regard un instant auparavant terne et rongé par cette colère que cette conversation avait suscité s'illuminant l'espace de quelques secondes pour s'éteindre de nouveau, le rouge flamboyant qui habitait ses yeux virant au pourpre, une touche de douceur apportée à ce visage pâle et inexpressif. Elle ne le détestait pas? Alors comment expliquait-elle cette lueur qu'il avait su déceler sans peine dans son regard? Il n'avait pas rêvé, et pourtant, il avait envie d'y croire, cette fois. L'espoir l'avait rattrapé, un espoir qu'il savait dangereux et qui lui était pourtant nécessaire ce soir...Il n'avait qu'elle, même Azazel l'avait abandonné, il n'avait vraiment plus qu'elle: sa chair, son sang, sa moitié.

Peut-être ne disait-elle que mensonges, peut-être voulait-elle seulement le mener en bateau, peut-être...Peut-être qu'elle était sincère après tout...?

Doucement, un sourire illumina le visage d'Ezechiel, discret, imperceptible, mais un sourire qui n'avait rien de calculé cette fois-ci. Un sourire véritable qu'il adressait non plus à la jeune femme qu'elle était devenue mais à la petite Philomène qu'il avait retrouvé dans ces mots. Il s'autorisa alors, cette fois-ci, à un geste qu'il n'aurait jamais cru reproduire un jour. Son corps entier se pencha en avant, enveloppant lentement le corps de Philomène de ses longs bras, l'étreignant avec ardeur, son contact l'apaisant soudainement...Une sérénité retrouvée d'une courte durée, mais fort appréciable... Ce moment qu'il avait tant attendu, tant désiré, durant tant d'années...Il la serrait enfin contre lui, cette silhouette fine et plus féminine qu'il y a sept ans, cette silhouette aux courbes généreuses qu'il touchait enfin, humant enfin son parfum, plus savoureux qu'il ne l'avait imaginé.

"Merci..."

Un doux murmure susurré à l'oreille de la jeune femme, avant de lui embrasser avec adresse le front, un baiser plus que significatif pour le vampire, un baiser rempli d'amour qu'il n'aurait su retranscrire par des mots...
Le mur qui les avait si longtemps séparé était finalement tombé

Quand Ezechiel eut un sourire, Philomène fût soulager. Ce sourire qui lui avait tant manquer. Ce sourire qui pour une fois était vrai. Il n'était ni sarcastique, ni moqueur, ni méchant, ni forcé.
C'était un vrai sourire. Et cela lui réchauffait énormément le coeur...
Quand Ezechiel lui offrit ses bras et les refermérent sur elle, elle fût surprise. Elle ne bougea pas d'un pouce, droite comme un piquet, etonnée et sous le choc.
Il avait un contact avec elle de lui même. Pour une fois, ce n'était pas elle qui lui tenait la main ou l'embrassait.
Il l'avait fait de lui même.

Après de longues secondes, Philomène entoura elle aussi son frère de ses bras, le serrant fort contre lui. Elle entendait ses battements de coeurs, qui faisait un bruit si fort qu'elle était persuadée qu'Ezechiel l'entendait.
Ce coeur battait contre sa poitrine. Elle avait des difficultée à respirer, tout son corps tremblait.
Elle était si bien contre son frère. Elle n'était plus dans ce salon, elle était avec lui, et uniquement avec lui.

Son murmure fit de nouveau sursauter Philomène. Ce murmure tout petit, qui la fit frisonner. Elle sentait son souffle contre son cou et ses oreilles. Ce contact si proche qu'elle ne se serait jamais autoriser auparavant..
Il l'embrassa sur le front et elle ferma les yeux.

Elle sentait la chaleure de son frère si près d'elle. Ce contact lui semblait bien trop proche, mais elle ne voulait pour rien au monde que cette etreinte ce finisse.

Et là, une envie germa dans son esprit. Une envie qu'elle désirait plus que tout, mais qu'elle s'empêchait de penser. Quelque chose qu'elle n'avait jamais fait, mais qu'elle esperait faire. Elle n'y avait jamais songer auparavant. Peut être était-ce cette proximitée si proche avec son frère qu'elle en avait envie.

De son sang. De son sang pur, chaud, agréable. Elle voulait que ce fût le sang d'Ezechiel qui coule dans sa gorge et lui remplisse le corps. Elle ne voulait personne d'autre, juste son frère.

Etonnée par sa propre envie, elle voulait se détacher de lui, voulant cesser ses idées. Au lieu de ça, elle plongea son regard gris dans celui de son frère. Un regard si chaud. Plus chaud qu'auparavant.

Son visage n'était qu'à quelques centimétres de celui de son frère. Elle ne pouvait s'arêtter dans cette contemplation.
Elle voulait sortir ses trois mots de sa bouche. Ses mots si simple et si compliqués.

*Je t'aime...* Pensa t'elle dans son coeur.

Cette étreinte tant désirée finalement s'était finalement concrétisée... A un moment inattendu pour le vampire il fallait bien le dire. En espérait-il tant en rentrant au Manoir? Non, un semblant de conversation, des regards un peu plus intimes, ou même seulement partager la même pièce sans avoir à lui adresser des mots blessant, ces dernier temps leurs conversations se limitant à un échange de poison tous les deux plus mortels l'un que l'autre. Mais l'enlacer de la sorte, jamais il ne l'aurait cru possible un jour, il avait réduit ce désir, secret aux yeux de tous à un simple fantasme dont il ne prenait conscience qu'en face de cette splendide créature aux yeux brûlant d'aversion à son égard.

En sept ans, pour la première fois, le vampire songeait à autre chose qu'à sa revanche, il l'avait dans les bras, plus rien ne comptait excepté ce corps qui lui semblait aujourd'hui moins frêle qu'autrefois. L'ossature fine et fragile de la fillette avait laissé place à un corps adulte, doté de courbes exquises et féminines qui troublaient le Sang Pur qui commençait à douter de la nature de ses sentiments à l'égard de sa chère soeur qu'il affectionnait tant.

Elle rouvrait les yeux, pour plonger son regard gris dans celui d'Ezechiel, teinté d'un rouge sanguinolent, penché sur l'épaule nue de Philomène, blanche et translucide, son affection débordante basculant vers un ardente soif qu'il n'aurait su expliquer, similaire à celle qu'il éprouvait en présence de ses victimes qu'il séduisait et initiait au vice. Cette soif, il cru la voir transparaître à travers les yeux brûlants de désir de la vampire qui ne cessait de le contempler. Un regard qu'elle n'avait jamais soutenu aussi longuement, osant affronter le regard sombre et mystérieux de son frère, si longtemps insondable.

Ezechiel s'autorisa alors à appuyer sa main sur la joue froide de la jeune femme, sans la quitter des yeux, effleurant ces lèvres roses pâles du pouce, d'une douceur qu'il n'aurait pu soupçonner. Un désir vif et enflammé s'empara du sang pur, une passion trop violente et trop présente qui ne pouvait faire autrement que se manifester. Ce qui fut le cas, c'était inéluctable. Habile, le vampire fit doucement basculer la tête de sa soeur en arrière, dégageant son pouce de ces lèvres pour y appliquer les siennes, l'embrassant comme jamais il ne l'avait fait auparavant, non plus à la manière d'un frère mais à celle d'un amant. Car ce duo, sublimement enlacé au milieu de cette pièce qu'ils avaient traversé maintes fois n'assemblait plus un frère et une soeur, mais un homme et une femme, tout simplement...

La main d'Ezechiel toucha la joue de Philomène, et celle ci referma les yeux. Le contact de sa peau si agréable si sur la sienne la fit frémir.
Elle sentit qu'il lui penchait la tête vers l'arrière, et l'embrassa. Mais ce n'était pas uns de ses baisers qu'ils échangeait fraternelement quand ils étaient jeune, ou la vieille, quand la sang pur était en larme. C'était un baiser avec des sentiments différent de l'amour d'un frère et d'une soeur.
Un baiser plus pousser, plus agréable. Le coeur de Philomène battait à tout rompre, et, de nouveau, elle se demandait si son frère l'entendait. Elle temblait doucement. Ses bras entourérent le cou de l'homme qui, autrefois, aurait pût être son frère.
Maintenant, il était simplement Ezechiel. Personne d'autre.
Elle se colla contre le sang-pur, sentent chaque parcelle de son corps qui le touchait.

Elle pensa alors à Gaspard, son premier homme, et, crût, pendant une fraction de seconde, le retrouver.
Mais elle savait que ce n'était pas lui, et, étrangement, cela la rassura.
C'était vrai. Son frère l'aimait, et rien ne pouvait lui faire aussi plaisir.
Elle était avec Ezechiel. En ce moment si particulier et si agréable, elle était avec lui...

Après de longues secondes, voir une minute, elle se retira de lui, mais sans ôter ses bras autour d'Ezechiel.
Elle voulait parler, lui faire comprendre son amour inévitable pour lui.
Mais elle se tût, essayant de calmer son coeur qui battait la chamade.
Elle bougea sa main droite de derrière son dos, et le descendit de sa clavicule, à sa hanche.

Qu'allait-il faire ? S'areterais t-il la pour aujourd'hui?
Philomène esperait que non...

Quand avait-elle tant changé? Il ne s'était jamais rendu compte à quel point elle avait grandi ces sept dernières années...Peut-être était-ce du au fait qu'il ne la visitait que très rarement lors de leur cavale, trop occupé à brouiller les pistes et à protéger leur identité. Lui en avait-elle voulu de l'avoir laissé dans cette paroisse durant ces longues années? Il ne lui avait jamais posé la question. Il ne venait la voir que lorsqu'il en avait l'occasion, il la savait en sécurité là bas, et l'emmener avec lui était devenu trop dangereux. Il ne l'avait pas vu grandir, il ne s'en rendait compte que maintenant, serrant dans ses bras une femme nouvelle qui avait vu le jour en son absence. Cette pensée était douloureuse... Lui qui lui avait promis plus jeune de ne jamais l'abandonner, il l'avait pourtant fait; Pour son bien, certes, mais à quel prix.

Le vampire, le regard rougeoyant contemplait cette jeune femme qu'était devenue sa petite soeur. Elle était belle, trop peut-être... Il passa sa main dans les cheveux de Philomène avant d'approcher de nouveau son visage du sien, effleurant, respirant chacune parcelle de sa peau pâle et douce. Il sentait le coeur de sa compagne battre la chamade, ressentait-elle la même chose? Leur souffle s'entremêlant, le vampire humait l'odeur de Philomène, menaçant de mordre à tout moment, une pulsion sanguinaire se faisant de plus en plus importance et s'imposait, amenant Ezechiel à pencher sa tête sur l'épaule la jeune femme, respirant l'odeur sucrée et délicate de celle-ci, la bouche entrouverte, définitivement prêt à y planter les crocs et déverser ce breuvage, pour le laisser remplir sa gorge et laisser frétiller ses papilles... Le regard vif et animal, laissant glisser ses mains le long des hanches de sa pseudo victime... Il la désirait ardemment, un désir qui n'obéissait plus à sa raison, mise en retrait avec sa haine et ses regrets. Il ne pensait plus qu'à elle, sa Philomène qu'il affectionnait tant. Lentement, Ezechiel resserra l'étreinte qu'il exerçait sur sa soeur, il allait mordre, le coeur battant, une lueur primitive et animale brillant dans ces yeux flamboyant perdus dans le vague. Il sortit alors les crocs pour effleurer la peau fragile et translucide du cou de la jeune femme, quand quelque chose l'interrompit brusquement.

"Monsieur, il est l'heure..."

[i]Le Sang pur reprit brutalement ses esprits, les crocs presque plantés dans le cou de sa bien aimée, ses yeux reprenant de suite leur pigmentation habituelle, une couleur mauve plus douce et nuancée que le rouge flamboyant qui les habitait un peu plus tôt. Ezechiel releva alors la tête, calmement et certainement agacé d'une telle interruption. Il relâcha l'étreinte qu'il portait sur Philomène mais garda ses mains posées sur le corps de celle-ci, se contentant de tourner la tête vers ce trouble-fête qui avait osé les interrompre, menaçant et faisant preuve d'un self contrôle impressionnant. Le domestique baissa les yeux, confus et terrifié à l'idée d'avoir perturber ses Maîtres dans leurs occupations. Il tremblait...

Ezechiel fronça légèrement les sourcils, son esprit toujours porté sur Philomène et seulement Philomène, avant de réaliser qu'il y avait autre chose...Une réception ce soir à laquelle les deux Helving étaient conviés, et se trouvaient probablement être les invités d'honneur. En avait-il touché un mot à sa soeur? Il lui jeta un coup d'oeil furtif, presque coupable, avant de comprendre que non... Un simple oubli de sa part, ce qui redoubla son irritation. Il s'expliqua alors enfin, posé, formel, impassible mais consciencieusement...

"Il y a une réception ce soir...à laquelle nous sommes conviés...Tu..."

Non, il avait bel et bien oublié de lui en parler. Les évènements s'étaient précipités et les visites s'enchaînaient, celle-là était sans doute de trop pour le vampire qui n'y songeait déjà plus. L'air désabusé, Ezechiel prit la main de sa soeur pour y déposer délicatement un baiser en guise d'excuse. Elle devait l'accompagner, cela allait de soi, mais dans ce cas présent, Ezechiel redoutait sa réaction.

Philomène sentait le souffle de son frère dans le sien. Elle respirait bruyament et avait du mal à se retenir de l'embrasser de nouveau.
Il toucha ses cheveux. Cela en faisait beaucoup trop pour le coeur de la jeune femme. Elle crût pendant un instant qu'il allait s'arrêter à force de battre trop vite.
Il se pencha vers son cou, et, instinctivement, pencha sa tête vers l'arrière. Elle sentait ses cheveux balayer son dos.
Il allait la mordre. Ce moment qu'elle attendait depuis tant de temps. Elle voulait sentir les crocs de son frère s'enfonçer dans son cou. Elle voulait sentir son sang partir dans la gorge d'Ezechiel. Elle voulait sentir les lévres de son bien-aimé contre sa peau.
Il passa ses mains sur ses hanches. Le désir montait en Philomène. Cette envie incompréhensible qu'il la morde, l'embrasse, la touche.
Enfin, elle sentit ses canines effleurer son corp. Elle poussa un soupir de désir.

Mais il se retira subitement, et ses yeux changérent de couleurs. Un garde venait de faire irruption dans la piéce. Philomène n'entendait même pas ses paroles tellement elle fulminait. Ses bras qui entouraient le cou de son frère se détachérent de lui, pour les mettre le long de son corps, et ses poing se refermérent.
Ezechiel se retourna vers elle :

"- Il y a une réception ce soir...à laquelle nous sommes conviés...Tu..."

La sang pur soupira. Un soupir long et triste. Une réception. Ce soir. Invités.
Evidemment. Ce moment n'aurait jamais pût durer eternellement.
Et peut être même était ce une bonne chose, après tout ?
Non. Ce n'était pas une bonne chose.
Elle désirait ardemment continuer ce qu'elle avait commencer avec Ezechiel. Et cette personne venait de les interompres.
Il déposa un baiser sur la main de sa soeur.
Il ne l'avait pas prévenu. Il savait que cette annonce allait les déranger. L'avait-il faire exprès pour mettre un therme à ce qu'ils venaient de faire ?
Mais Philomène ne lui en voulait pas. Elle reportait sa rage sur le serveur.

"- Ce n'est pas grave. Je monte me préparer. Je suis la dans quelques instants".

Philomène se détacha de son frère, en le regardant intensément, et, discrétement, caressant de sa main la joue de son frère.
Elle alla vers la porte. L'homme y était.
Elle passa devant lui en un courant d'air glacial. Ses yeux à elle étaient toujours rouge, et elle lui lança un regard noir qui fit trembler le domestique. Il se plaqua contre l'entrebaillement de la porte, les yeux ronds.
Elle lui souffla :

"- Ne nous interomper plus jamais si vous tenez à la vie."

Elle serra les dents, avec un air mauvais, et monta les marches.
Une fois dans sa chambre, son coeur se calmait peu à peu. Elle attrapa une robe magnifique bleu ciel, au decoleter génreux et aux manches longues. Elle attacha ses cheveux en un ruban blanc, et, pendant qu'une femme du personnel ajustait la superbe tenue, Philomène songeait aux instants qu'elle venait de passer.
Son frère regrettait-il ? Avait-il conscience de ce qu'il venait de faire ?

En descendant les marches, le majore d'homme lui tenait la main élegamment pour la redonner à son frère, qu'il l'y attendait en bas. Elle lui fit un sourire doux, et ils sortirent dehors.
Elle ne prononça plus aucun mot dans le coche, et participa à quelques conversations lors de la soirée.
Son regard se portait toujours sur son frère.